Théâtre fondé à Saint-Gall (Suisse) en 1956 par Hans Hiller (né en 1928 à St. Gall) d’abord sous le nom de Sankt Galler Puppentheater. Enseignant au lycée cantonal, Hiller avait monté en 1956, pour le centenaire du lycée, la pièce grotesque d’Egon Friedell et Alfred Polgar, Goethe im Examen (Goethe passe un examen), avec un tel succès qu’il fut aussitôt question de fonder un théâtre de marionnettes. Le souvenir du St. Galler Marionettentheater (Théâtre de marionnettes de Saint-Gall) de Scherrer était encore vif. Dans un premier temps, Hiller trouva des salles pour accueillir des représentations données par des amateurs de l’Est de la Suisse, mais, à partir de 1959, il obtint qu’une salle dans un immeuble en construction lui soit réservée : dans ces conditions, il donne à un public d’enfants et d’adultes environ cent trente représentations de marionnettes par an.

Hiller lui-même monte un ou deux spectacles par an, qui partent en tournée dans la région et à l’étranger. Par ailleurs, le Kleines Sommertheater (Petit Théâtre d’été) présente des spectacles originaux à un public d’adultes, au mois d’août. Ils sont montés par des groupes de comédiens amateurs qui assurent la mise en scène.

Au cours des premières saisons il y eut surtout des pièces pour marionnettes à fils comme Vom Fischer un siner Fru (Le pêcheur et sa femme, 1956) de Klara Fehrlin, Kalif Storch (Calife Cigogne, 1957) de Magda Werder ou Der Kreidekreis (Le Cercle de craie, 1969) de Wilhelm Preetorius, mais on monta également des pièces pour marionnettes à gaine comme D’Lismerhex (La Sorcière qui tricote) d’Ursula Hiller, Vogel Gryff (Le Griffon) de Jörg Widmer ou Wilhelm Busch Programm (Programme Wilhelm Busch) de Rudolf Stössel. Plus tard on travailla avec des ombres et avec des marionnettes à tiges, comme par exemple dans l’opéra Seraphine oder die stumme Apothekerin (Séraphine ou la Pharmacienne muette) de H. Sutermeister.

Plus expérimentaux furent les personnages pliants « stéréométriques » pour le cabaret Pressiflage (1972), les figures à base de racines pour Faust ou le dispositif mi-figures, mi-projections pour Schattenspieler Luchsens Neckarreise (Le Voyage sur le Neckar du montreur d’ombres Luchs), toutes pièces de R. Stössel. Au cours des années quarante-vingt enfin on monta des pièces originales comme Nacht der offenen Tür (La Nuit des portes ouvertes) ou Bozzi, eine unglaubliche Geschichte (Bozzi, une histoire incroyable).

Le remplacement de Hans Hiller au poste de directeur par son collaborateur Tobias Ryser en 1986 a donné lieu à de nouvelles expérimentations : marionnettes sur table dans Erec und Enide (Erec et Enide, 1988), d’après la légende arthurienne, ou cohabitation de marionnettes avec des comédiens, comme dans Hochzeitsnacht mit Noah (Nuit de noces avec Noé, 1990). Par la suite on a pu voir des coproductions, comme Kalif Storch (Calife Cigogne, 1997) avec la troupe du Störgeli, Puppentheater Störgeli, ou encore Odyssée (1999), avec la compagnie Parfin de siècle. Heidi, das Original (Heidi, l’Original, 2001) a été monté en partenariat avec des étudiants de l’École nationale d’art dramatique de Berlin (voir Hochschule für Schauspielkunst « Ernst Busch » Berlin Abteilung Puppenspielkunst) et Gott würfelt nicht (Dieu ne joue pas aux dés, 2005) avec le Figurentheater Spalanzani (Théâtre de figures Spalanzani), de Berlin également. Ce genre de coproductions et le recours à des spécialistes alimentent un répertoire ambitieux, qui se renouvelle continuellement.

(Voir Suisse.)

Bibliographie

  • Kotte, Andreas, Simone Gojan, Joël Aguet, and Pierre Lepori, eds. Theaterlexikon der Schweiz / Dictionnaire du théâtre en Suisse / Dizionario teatrale svizzero / Lexicon da teater svizzer. Berne: Chronos, 2005.