Marionnettiste taïwanais. Cet artiste de Yilan, dans le Nord-Est de Taïwan, fait partie des rares héritiers de la tradition orthodoxe des marionnettes à fils (tradition dite « du Nord » ou Beiguan). Il commença sa formation dès l’âge de seize ans et hérita de son père, Hsin Fu-Hsuan (Xin Fuxuan), le théâtre Hsin Fu Hsuan (Xinfuxuan).

Le temple taoïste qui l’abrite est entretenu par les voisins et cette communauté s’adresse à Lin Tsan-Cheng en tant qu’intercesseur auprès des esprits, pour la Grande Offrande de Printemps ou pour des cérémonies votives. Il intervient également lors de cérémonies de mariage ou d’enterrement, lors de l’inauguration d’un temple ou lors d’accidents, lorsqu’il faut gagner les faveurs du Ciel et éloigner les influences néfastes. Son art de marionnettiste est conçu comme un acte de piété et d’aide envers la communauté. Aujourd’hui, si l’avancée du « progrès » réduit son influence, certains milieux intellectuels ont manifesté de l’intérêt pour la tradition qu’il représente et il arrive qu’il soit invité à présenter des spectacles purement artistiques.

Reconnu comme un trésor vivant, il a aussi été convié à des représentations à l’étranger, notamment en France, aux Pays-Bas, en Italie et en Autriche en 1987 ainsi qu’à New York en 1991. En 1995, à la Maison des cultures du monde à Paris il se produisit en compagnie du maître de marionnettes à gaine Huang Hai-Dai (Huang Haidai) et du maître d’ombres Hsu Fu-Neng (Xu Funeng). Jusqu’alors ignorés des autorités locales, ces artistes se voient chargés, dans leurs vieux jours, de la tâche, inattendue pour eux, de représenter la culture de leur pays.

La troupe du théâtre Hsin Fu Hsuan (Xinfuxuan) se compose d’une quinzaine de personnes, comprenant plusieurs générations, afin d’assurer la transmission des techniques et du savoir. Outre le maître, elle compte quatre marionnettistes, un narrateur, un orchestre, un accessoiriste et deux administratifs.

(Voir Chine.)

Bibliographie