Compagnie créée à Bamako, Mali, en 1986 par Philippe Dauchez (né en Paris, 1928). Installé au Mali, Philippe Dauchez, homme de théâtre et professeur émérite à l’Institut des Arts de Bamako, lança en 1982 une première expérience de théâtre de marionnettes en milieu psychiatrique, avec ses anciens étudiants. Pendant vingt-cinq ans il collabora à l’entrainement et au développement des artistes de théâtre maliens et à l’utilisation des productions pour la résolution de problèmes sociaux et culturels. Ces marionnettes de différents types furent montrées d’abord pour distraire les malades. Très vite, elles devinrent des marionnettes thérapeutiques (voir Société et Marionnettes) pour dire le mal et son remède. En 1986, le groupe Nyogolon se forma, sans subvention d’État, avec six comédiens et un régisseur, tous africains, pour poursuivre cette forme d’intervention. Le groupe anima aussi des bibliothèques en brousse et participa à la création d’un village d’anciens malades mentaux.

À l’origine, chaque membre de la troupe faisait des recherches de son côté ; les acteurs assistaient aux réunions avec les soignants. Toutes les interventions de ce théâtre de marionnettes, basé sur l’improvisation et ainsi proche du théâtre improvisé malien appelé kotéba, sont appelées « théâtre utile ».

En 1988, le Nyogolon participa au Festival international des Francophonies de Limoges avec la pièce Tu ne mangeras pas ta Femme, présentée, par la suite, à Paris, à la Villette. En 1989 fut proposé un spectacle sur la rééducation des poliomyélitiques.

À Bamako, avec les déficients mentaux de l’hôpital du Point G, un travail est fait avec des masques-marionnettes sous la responsabilité d’Adama Bagayoko. Une autre expérience est menée avec des aveugles et des malvoyants de l’association La Maldène.

Avec le temps, de nombreux groupes issus du Nyogolon, noyau premier, se constituèrent et essaimèrent dans le pays. En 1990 s’est créée l’association TRACT (Troupe de Recherche, Animation et Communication théâtrale), issue du théâtre Nyogolon et de sa troupe « Masques et Marionnettes », animée par six manipulateurs et une femme appartenant au lignage des griots. Les comédiens jouent dans les villages et dans la langue de la région où ils se produisent. Les spectacles sont constitués de petites farces récréatives et de sketchs éducatifs très moralisateurs. En se servant de contes anciens, les marionnettes, de style moderne mais inspirées de la tradition, font passer un message, aussi bien pour la prévention du sida ou les règles d’hygiène que pour la sauvegarde de l’environnement.

En 1990, « Kulu Si Diala », spectacle sur le sida.  Du 20 au 23 février 1991 à Bamako, a eu lieu le premier festival Tract-Théâtre avec des spectacles de la troupe Nyogolon. En 1993, le sujet des spectacles est plus spécifiquement tourné vers les femmes et le développement.

En 1998, le Nyogolon se produit à Paris, son théâtre s’oriente de plus en plus vers la sauvegarde de la tradition malienne et fait une grande place au rituel et à l’initiation.

(Voir Mali.)

Bibliographie