Metteuse en scène et enseignante roumaine. Après des études à l’Académie de Théâtre et de Cinéma (voir DAMU – Divadelní fakulta Akademie muzických umění) à Prague (1971-1975), Irina Niculescu aborda la mise en scène à Constanţa (voir Teatrul pentru copii și tineret Constanța), avec O poveste oarecare (1976) et Povestea Porcului (L’Histoire du Cochon) ; puis au Ţăndărică (1977-1984), avec Anotimpurile mânzului (Les Saisons du Poulain, 1977) de Vadimir Simon ; Frumoasele pasiuni electrice (Les belles Passions électriques, 1980), texte de Vladimir Simon, une tragicomédie sur l’opportunisme politique dans laquelle des marionnettes miniatures quittent leur petite scène et se produisent à côté des acteurs travaillant à vue ;  Nocturn Stravinsky (Nocturne Stravinsky, 1982), dans lequel elle intègre Petrouchka et Renard, du compositeur. Dans Renard, elle invite sur scène, à côté des marionnettes, des chanteurs de l’Opéra de Bucarest, et trouve un filon dramatique dans les rapports entre les personnages et l’espace.

Elle réalisa des mises en scène à Varsovie, à Namur, à Montréal et, en 1985 notamment, à Boston, elle mit en scène L’Histoire du Soldat d’Igor Stravinsky, une production qui pose la question de la condition de vie du soldat contemporain ; le show était produit par l’Underground Railway Theatre (Théâtre souterrain du Chemin de Fer) et le Chamber Orchestra Collage (l’Orchestre de Chambre Collage). Elle dirigea Le Chant des Roseaux (1985) à Genève où ce spectacle ouvrait un nouveau théâtre, le Théâtre des Marionnettes de Genève.

De 1990 à 2002, elle collabore régulièrement avec les Marionnettes de Genève, en qualité de metteuse en scène associée, rôle dans lequel elle apporte une nouvelle vision du théâtre de marionnettes ; elle initie des programmes de formations pour les acteurs et modifie le statut des manipulateurs qui deviennent des acteurs marionnettistes. Elle crée L’Oiseau de Feu d’Igor Stravinsky (qu’elle reprend en 1997 au Ţăndărică), scénographié par Florica Mălureanu ; La Montagne de Riz (conte japonais), scénographié par Mioara Buescu ; Juan Darién de Horacio Ortega, marionnettes et décors de Guy-Claude François, scénographié par le Théâtre du Soleil ; Le Buisson ardent, d’après l’Ancien Testament, scénographié par Patrick Maire ; La Princesse et l’Écho, scénographié par Mihai Mădescu ; de nouveau Les Belles Passions électriques (en coopération avec le Ţăndărică).

En Norvège, Niculescu créa un programme de formations pour le Riksteatret (Théâtre Royal) d’Oslo et mis en scène des spectacles au Hordaland Teater, Agder Teater, et Kattas. Parmi ses productions norvégiennes : Sunniva og Viking Ravn (Sunniva et Raven le Viking, 1995), produit sur l’ile de Moster, mis en scène par Sever Frentiu et Helge Hoff-Monsen ; Gilgamesh (2002) au Agder Teater, mis en scène par Guy-Claude François ; et Ariel (2005) avec Katta i Sekken, mis en scène par Patrick Maire.

Irina Niculescu enseigna la conception de spectacles de marionnettes et la direction à l’Institutul de artă teatrală şi cinematografică (Institut des Arts du Théâtre et du Cinéma) de Bucarest (1980-1984) ; Instituto de Teatro (Institut du Théâtre) à Séville, en Espagne (1985, 1986, 1988) ; Eugene O’Neill Theatre Center à Waterford, Connecticut, aux États-Unis (1986-1987) ; Riksteatret à Oslo, Norvège (1987-1988) ; École nationale supérieure des Arts de la Marionnette (ESNAM) à Charleville-Mézières, France (1993) ; Théâtre du Grutli à Genève, Suisse (2003-2005) ; le théâtre de marionnettes contemporain à l’Université du Québec à Montréal, Canada (2008, 2010, 2012), ainsi qu’en Argentine et à Taïwan (2012).

Depuis 2009, Irina Niculescu à oeuvré comme directrice associée au Madcap Puppets de Cincinnati, aux États-Unis, où elle mit en scène des opéras Master Peter’s Puppet Show (2009) de Manuel de Falla, The Dragon (2011), d’après Evgueni Schwarz (Evgeny Shvarts), et Amahl and the Night Visitors (2012) de Gian Carlo Menotti.