Techniques de fabrication. Le modelage permet de fabriquer directement une marionnette en un seul exemplaire. On utilise des matières comme la pâte de papier, la poudre de cellulose miscible à l’eau ou une résine plastique malléable qui durcit ensuite (résine époxyde). Le même processus de fabrication permet de réaliser la matrice pour le moulage.
On utilise une matière malléable telle que l’argile, la pâte à modeler (qui présente différentes fermetés), la cire ou une résine époxyde, dont on doit connaître la durée de malléabilité avant la polymérisation. Le support pour ce travail est une simple planchette, une sellette ou une tournette, à poser sur une table. Afin de modeler la terre glaise, la plastiline ou la résine époxyde, on utilise des ébauchoirs, des mirettes, des spatules. Il faut recouvrir l’argile de linges humides pour éviter son séchage et sa rétractation quand on ne la modèle pas. Pour ce qui concerne la cire, on utilise, en plus de l’outillage habituel, des petits fers spéciaux qu’on emploie aussi pour la pyrogravure ou pour la soudure à l’étain avec des pannes de différentes formes. Le moulage est l’opération qui consiste à réaliser un moule en plâtre, en latex, en gélatine aqueuse, en élastomère, en sable de fonderie, etc., à partir d’une matrice et d’en effectuer un ou plusieurs tirages. La nature du moule dépend du matériau qu’on y met pour le tirage.
Trois méthodes principales
Un premier cas de figure est la combinaison d’un moule dur et d’un tirage dans une matière qui se durcit, par exemple un moule en plâtre et un tirage en résine. Dans le meilleur des cas, le moule est en deux parties. Il est impératif de bien évaluer les parties en « dépouille » (celles qui vont bien se démouler) et les parties en « contre-dépouille » (celles qui resteront accrochées dans le moule sans pouvoir être dégagées). Dans ce cas, on est obligé de faire un moule en plusieurs parties maintenues par des « clés ». Chaque pièce du moule est en dépouille et le démoulage s’effectue alors en les retirant les unes après les autres. Il est indispensable d’enduire le moule de matières démoulantes comme des graisses ou cires spéciales, en fonction du matériau qui a été choisi pour le tirage, afin d’éviter un collage intempestif.
Une autre façon de faire est d’employer un moule dur pour un tirage en matière malléable, par exemple un moule en plâtre et un tirage en latex. On utilise alors un latex dans lequel on met une charge (poudre minérale, flocons de silice) pour lui donner plus de tenue. Il est impératif que le moule soit bien sec car c’est l’absorption de l’eau contenue dans le latex qui provoque sa coagulation. On remplit complètement le moule avec la préparation de latex, puis on évalue si la partie coagulée le long des parois est suffisante et l’on reverse le trop plein (procédé économique). On laisse prendre et sécher. Le démoulage est aisé puisque le tirage est complètement souple. Des peintures à base de caoutchouc sont utilisées. On peut remplir le moule avec une mousse de polyésther (souple) ou une mousse de polyuréthane (dure), placer les mécanismes (yeux, bouche, sourcils, etc.) et effectuer un perruquage. Les élastomères de silicone sont traités de la même façon à cette différence près qu’ils se polymérisent.
Un troisième cas de figure est l’association d’un moule malléable et d’un tirage en matière dure, par exemple un moule en silicone et un tirage en résine époxyde, ce qui ne présente à priori, aucune difficulté puisque c’est le moule qu’on retourne comme une chaussette autour du tirage.
Il ne faut pas oublier le tirage à la « cire perdue ». La matrice en cire est calée dans une boîte en laissant une partie émergeante, le cou par exemple, s’il s’agit d’une tête. Elle est noyée dans le plâtre ou dans l’argile. Après séchage, on chauffe de façon à liquéfier la cire pour la faire couler hors du moule. On remplace alors la cire par la matière sélectionnée pour le tirage. Si c’est une matière malléable, l’opération est aisée. On peut effectuer alors plusieurs tirages. S’il s’agit d’une matière dure, on casse le moule pour dégager le tirage. On fait alors un tirage unique à la « cire perdue ». D’une façon générale, on a intérêt à placer à l’intérieur du moule un « noyau » bien centré afin que l’épaisseur du tirage soit bien régulière. Cette façon de procéder permet d’économiser la matière, d’évider les formes, donc de les alléger, et d’y placer les éléments mécaniques. La mise en oeuvre des mousses souples de latex à peau intégrée demande une grande précision dans la pesée des différents composants et dans leurs mélanges. Le moule en plâtre, en résine ou en métal est rempli par le liquide, il est ensuite placé dans un autoclave. Ce traitement thermique permet à la mousse de s’expanser. Il faut bien la ressuyer avant de la mettre en œuvre.
Bibliographie
- Temporal, Marcel. Comment construire et animer nos marionnettes. Paris: Bourrelier, 1942.