Dramaturge italien. Pape sous le nom de Clément IX à partir de 1667, auteur de libretti musicaux, Giulio Rospigliosi renouvela le goût théâtral à Rome, écrivant pour les Barberini et pour leur théâtre. Il introduisit dans le texte, après des expériences de théâtre sacré (Sant’ Alessio), des éléments de réalisme et des « masques » (maschere, personnages) de la commedia dell’arte (Zanni, Coviello), donnant ainsi naissance, avec Chi soffre speri (Que ceux qui souffrent espèrent, 1639), à une sorte de comédie musicale.

Après sa nonciature en Espagne, il ajouta des éléments théâtraux empruntés à Calderón, comme en témoigne La comica del cielo, ovvero la Baltassara (La Scène comique du ciel, ou la Baltassara), jouée à Rome dans le palais Ludovisi (qui deviendra Palazzo Fiano) en 1667. Mise en musique par Antonio Mario Abbatini, avec les appareils scéniques du Bernin, La comica connut un grand succès du fait du mélange d’éléments tragiques et comiques (le serviteur Biscotto) qui la caractérise. Elle fut rejouée plusieurs fois également en 1668, chez le connétable Colonna, accompagnée par le court opéra-comique Il girello (Le Chariot pour enfants) de Filippo Acciaioli, puis représentée avec des marionnettes à gaine au monastère du Campo Marzio.

(Voir Italie.)