Le cheval-jupon est constitué d’une sorte de robe (le jupon) accroché aux épaules du manipulateur par des bretelles et serré à la taille. Il masque les jambes. La tête du cheval est placée à l’avant, et la queue à l’arrière du jupon. De fausses jambes sont placées de part et d’autre du caparaçon enjuponné du cheval. Le cheval-jupon donne la curieuse et amusante impression de personnage double, à la fois monture et cavalier. Il est proche du jouet-marionnette, le cheval-bâton, constitué d’un simple bâton terminé par une tête de cheval, chevauché par les enfants pour des jeux de promenade, de tournois, de courses.
Le zamalzaïn, cheval-jupon traditionnel du pays basque, danse et caracole dans les fêtes. Une statuette en terre cuite de 12 centimètres de long témoigne de la présence du cheval-jupon dans les fêtes brésiliennes du Nordeste où le burrinha en est la représentation sous forme de marionnette (manipulation à tige-gaine). Une variante, présentée lors d’un des carnavals de Rio consiste en des « oies-jupons ». Environ vingt danseurs évoluent sur le « sambadrome » sur une chorégraphie fondée sur des mouvements d’ensemble. Chaque danseur tient attaché autour de sa taille le corps de l’oie auquel sont fixés le cou et la tête de l’animal qui viennent en avant d’un bon mètre et arrivent à la hauteur des yeux du manipulateur. Celui-ci porte aux bras les ailes qu’il fait battre. Il est habillé d’une cape attachée au cou et qui retombe à l’arrière. Il porte des collants et des chaussures à hauts talons. Les costumes de l’oie et de son manipulateur sont réalisés avec des plumes blanches qui rendent l’ensemble mobile et aérien. Le maquillage du danseur est blanc et, tout comme la tête de l’oie, souligné d’un triangle noir.
Un ballet de chevaux-jupons constitue également l’apothéose de la grande fête indienne du Bumba-meu-boi (bœuf à bosse) qui se déroule les 27, 28 et 29 juin, chaque année, au cœur de l’Amazonie brésilienne, à Parintins. Une vingtaine au moins de chevaux-jupons aux costumes chatoyants exécutent des danses sur des rythmes endiablés avec un ensemble parfait sur des chorégraphies très élaborées.
Une autre variante est proposée par l’Anglais Vince Bruce, virtuose du lasso qui se produit dans les cabarets en effectuant un drôle de numéro sur un « cheval-monocycle ». Il déguise un monocycle en lui plaçant une tête et une queue de cheval, et chevauche cette monture en faisant tourner son lasso qu’il utilise comme une corde à sauter.