Famille de marionnettistes italiens actifs en Émilie dans la région de Modène, des premières décennies du XIXe siècle aux premières décennies du XXe.
Parmi les seize marionnettistes de la famille, le premier est Giulio Preti (Rolo Modenese, Italie, 1804-1882), fils d’ébéniste, ébéniste lui-même : ce métier l’amena spontanément à la création de marionnettes. Il mit en valeur cette prédilection grâce à l’étude du dessin auprès de l’Académie ducale de Modène. Après avoir rencontré Luigi Campogalliani et ses fils, il devint, et ce pendant près d’un demi-siècle, l’un des marionnettistes favoris de sa région.
Giulio Preti épousa Ermenegilda, fille de Campogalliani dont il hérita Sandrone, « masque » qui allait devenir son personnage préféré. Il donna à ce personnage simple et fruste, au langage fautif, une épouse, Pulonia, et les traits de son propre tempérament, doux et « contraire à la satire politique et encore plus à la satire religieuse, par bienveillance et par éducation », comme il l’écrit lui-même dans ses Mémoires. À quoi il ajoute : « Ma voix est claire et retentissante. J’ai été rendu célèbre par ma facilité à interpréter n’importe quel masque italien dans les dialectes les plus disparates, par le côté extraordinaire de mes spectacles avec leurs danses et leurs intermèdes, par les marionnettes qui apportaient de la variété à mes spectacles, ainsi que par l’habileté exceptionnelle de ma femme. » En effet, sa célébrité était telle qu’on l’accueillit à la cour des Este et qu’il compta même, parmi ses spectateurs, l’empereur François-Joseph.
Son répertoire comprenait, outre les farces dont Sandrone était le protagoniste, des histoires aventureuses et populaires empruntées à des textes littéraires.
Son fils aîné, Guglielmo (1831-1913), tout en interprétant le personnage de Sgorghiguelo (Sgurghéguel) inventé pour lui par son père, voulut rénover le caractère des spectacles, excluant souvent les « masques » et privilégiant des thèmes historiques qui pouvaient être représentés en plusieurs parties. C’est ainsi que, pour des spectateurs captivés par le suspense, le Teatro dei Pupi donna Giuseppe Balsamo, conte Comte di Cagliostro en 32 soirées et Le avventure di Rocambole (Les Aventures de Rocambole) sur une durée de deux mois et demi.
Parmi les autres fils de Giulio Preti, il faut mentionner Carlo (1834-1914), dit « Carlone », qui eut un public d’exception puisqu’il travaillait à Salsomaggiore, station thermale fréquentée par des acteurs et des écrivains. Viennent ensuite d’autres fils et petit-fils, jusqu’à Roberto Preti, qui travailla de manière intermittente au cours du XXe siècle.
(Voir Italie.)
Bibliographie
- Bergonzini, Renato, Cesare Maletti, and Beppe Zagaglia. Burattini e burattinai. Modena: Mundici e Zanetti, 1980.
- Cavicchioli, Giovanni, Sandrone e il suo papa. Milano/Modena: Artioli Editore, 1962.
- McCormick, John, with Alfonso Cipolla and Alessandro Napoli. The Italian Puppet Theater – A History. Jefferson (NC): McFarland & Co., 2010.
- Valdrighi, Luigi Francesco. Autobiografia di un burattinaio. Modena, 1883.