Marionnette à manipulation équiplane. De l’italien fantoccini qui désignait les marionnettes à fils, le terme francisé devint fantoche et désigna les marionnettes foraines à tringle et à fils. Une affiche de Levergeois-Borgniet, datée de la seconde moitié du XIXe siècle, présentait des Variétés amusantes au théâtre des Fantoches, anciennement appelé théâtre du Petit-Poucet. À la fin du XIXe siècle, le théâtre des Lilliputiens de Samuel Dulaar annonçait Les Fantoches perfectionnés. Le même théâtre sur une autre affiche indiquait : « Marysam et ses aides présentent leurs FANTOCHES avec talent et art consommé ; la manipulation y est parfaite, rien ne manque pour réaliser des scènes variées et amusantes, c’est un MUSIC-HALL MINIATURE … ».
Pris dans son acception actuelle, le mot fantoche désigne plutôt une marionnette de foire traditionnelle, sans tête, qui est accrochée autour du cou du manipulateur dont la propre tête remplace celle de la marionnette. Le fantoche est animé à travers la fente d’un rideau de fond. Les bras sont manipulés à l’aide de tiges horizontales par celui qui prête sa tête au personnage, les pieds suivant librement les mouvements de la marionnette. Parfois, les pieds sont également manipulés à l’aide de tiges horizontales : si, par exemple, le personnage danse des claquettes, les bras restent alors ballants. Deux manipulateurs peuvent également faire jouer un seul personnage : celui qui prête sa tête manipule les bras tandis que le second anime les pieds. Ces marionnettes étaient aussi utilisées pour la parade devant les baraques foraines afin d’attirer les badauds et comme intermède dans les spectacles au XIXe siècle. Bien que tombée en désuétude, cette technique a été reprise par deux artistes de music-hall, Shirley et Dino (Achille Tonic), dans un sketch où les fantoches jouent du métallophone et dansent des claquettes. Ils présentent leurs numéros régulièrement sur scène et à la télévision.