Compagnie de marionnettes indépendante créée à Trondheim (Norvège) en 1978. La direction artistique du Petrusjka Teater est assurée par Tatjana Zaitzow, architecte et danseuse de formation. Dès son premier spectacle pour marionnettes à gaine (Om Paja À propos de Paja, 1979), donné dans de nombreux festivals, en Norvège et ailleurs, ainsi qu’à la télévision, le Petrusjka Teater a connu le succès. En 1981, Tivolircus (d’Anne Lise Stenberg et Tatjana Zaitow) rompit avec les marionnettes traditionnellement jouées en Norvège : les manipulateurs, acteurs à part entière, dialoguaient avec les poupées. Dans le spectacle pour enfants Hvit som snø (Blanc comme Neige, 1985, d’Alexandre Pouchkine dramatisé par Anne-Grete Bergsland, les marionnettistes manipulaient à vue des marionnettes à tiges. Dukkemakerens drøm (Le Rêve de la faiseuse de marionnettes, 1987) montrait Tatjana Zaitzow dans le rôle de la fabricante soutenue par des marionnettes de toutes sortes, dans son rêve de construire la plus compliquée de toutes : marionnettes à fils. Ravno – en fuglehistorie (Ravno, une Histoire d’Oiseaux, 1988), d’Anne-Grete Bergsland, d’après la mythologie nordique, recourait à un mélange de techniques, de la marionnette à tiges au masque.

Dans les années quatre-vingt-dix, le Petrusjka Teater aborda l’expérimentation. Avec Ert (La Princesse au petit Pois, 1993), Tatjana Zaitzow fit revivre ses jeux d’enfants à l’aide de constructions de carton ; son château comportait de multiples pièces qui pouvaient être ouvertes et fermées. Pour 2004, Tatjana Zaitzow annonçait De tarvelige (La Misérable) sur une clocharde ; le décor sordide lui-même n’échappait pas aux exigences esthétiques qui sont la marque du Petrusjka. Pour elle, en raison de sa formation initiale, le spectacle est avant tout mouvement et rythme en jeu dans l’espace. Elle affirmait : « Le mouvement de la marionnette est mon langage. Pour moi, ce n’est pas une difficulté de donner un aspect humain à la forme ou au jeu des marionnettes. La difficulté est de trouver les gestes et les mimiques imprévus d’une construction de fils métalliques, de tiges de bois, de matière et de colle. Pour commencer, on n’a qu’un objet mort… »

Le Petrusjka Teater a produit plusieurs programmes pour les télévisions norvégienne (NRK) et croate (TV-Zagreb). Ses tournées l’ont mené dans toute la Scandinavie, en Allemagne, en France, dans l’ex-Yougoslavie, en Estonie, en Pologne, en Russie et au Canada.

(Voir Norvège.)