La République fédérale de Somalie (nom officiel) (en somali : Soomaaliya and Jamhuuriyadda Federaalka Soomaaliya ; en arabe aṣ-Ṣūmāl جمهورية الصومال الفدرالية et الصومال et Jumhūrīyat aṣ-Ṣūmāl al-Fidirālīyah). La Somalie est située dans la corne de l’Afrique. Elle jouxte l’Éthiopie, Djibouti, le golfe d’Aden, l’océan Indien et le Kenya. A la fin du XIXe siècle, l’Italie (jusqu’en 1941) et la Grande-Bretagne (jusqu’en 1960) ont pris le contrôle de certaines parties du pays. Ce pays est à majorité musulmane et la plus grande partie de la population est composée de Somalis. Les langues officielles du pays sont le somali et l’arabe.
Il n’existe pas à proprement parler de théâtre de marionnettes en Somalie. On peut cependant entrevoir l’art de la marionnette dans certains jouets d’enfants et quelques objets rituels utilisés par les adultes.
Figurines de terre
Les enfants somalis modèlent de petites figurines animales : chèvres, vaches, dromadaires, lions, guépards, hyènes …Pour ces figurines de boue séchée, les enfants imaginent des saynètes dans lesquelles ils sont gardiens de troupeaux, menant ceux-ci à travers la savane à la recherche de pâturages et d’eau et les défendant contre les animaux sauvages. Ils chargent parfois leurs minuscules dromadaires de menus bouts de bois maintenus par des ficelles et les promènent en procession, comme s’ils constituaient une caravane.
Poupées d’enfants
Des poupées, appelées alan, sont en général préparées à partir d’une large feuille de xaskul (sorte d’agave) dépouillée de ses épines, dont on frappe l’extrémité avec un bâton ou un caillou pour faire éclater l’écorce dure et en sortir les fibres intérieures. Les enfants créent ainsi des personnages (un papa, une maman et leur descendance), auxquels ils font ensuite jouer (alama alamey) des scènes de la vie quotidienne.
Poupées de mariage
Les poupées de mariage, appelées gaaf (ou xeedho), sont destinées à la fête du gambo saar, laquelle, dans le nord, le centre de la Somalie et la partie septentrionale de l’Ogaden (région d’Éthiopie peuplée de Somalis) conclut les cérémonies du mariage. Cette célébration rassemble des jeunes gens et des jeunes filles pour une sorte de jeu érotique éducatif qui se déroule à la tombée de la nuit. Les invités sont assis selon une hiérarchie rigoureuse, formant un large cercle présidé par le couple des jeunes mariés. Au centre de cet espace, on installe une poupée. Celle ci, haute de 60 à 80 centimètres, parée de vêtements d’apparat (robe, jupons, châle d’épaules, foulard de tête, etc.) et de bijoux, est gardée par une jeune fille de la famille de la mariée, souvent une cousine proche. Cette jeune personne tient une baguette longue et souple.
Le jeu consiste à déshabiller la poupée, ce qui parait simple. Mais ce cérémonial doit se faire de façon précise car il préfigure l’ordre selon lequel l’époux va dévêtir la jeune mariée lors de leur nuit de noces, d’où son caractère éducatif. Seuls les jeunes gens non mariés peuvent y participer. Le déshabillage doit se faire dans le sens inverse exact de l’habillage, que seule la gardienne de la poupée connait pour y avoir assisté. Ce divertissement peut durer de quelques heures à plusieurs nuits, jusqu’à ce que la gaaf soit complètement dénudée. On s’aperçoit alors que son ossature est un panier en herbes finement tressées, composé de deux parties emboitées l’une dans l’autre. La partie du bas, de forme ronde, est un récipient. La partie haute, plus allongée, est un couvercle de forme conique surmonté d’un deuxième cône renversé et plus petit. Les deux parties sont liées par une combinaison de cordelettes savamment nouées et qu’il faut aussi défaire.
Cet assemblage évoque une silhouette féminine, avec une tête triangulaire, un ventre bombé et des jambes courtes. Dans le « récipient ventre » de cette « femme panier » est caché un bol que la mère de la mariée a rempli de viande confite, spécialement préparée à cette occasion. Les participants, étant parvenus à l’ouvrir, se partageront la viande. Ils rempliront ensuite le réceptacle de cadeaux, destinés à la mère de la mariée, et le confieront à sa gardienne qui le lui transmettra. Le symbolisme de cette poupée est très marqué. Outre qu’elle figure la mariée parée comme une princesse, la gaaf représente aussi le statut de la femme en tant que procréatrice (ventre très bombé du panier). Par ailleurs, les jeunes gens de la famille du marié, mangeant la viande, rappellent que les enfants à venir (surtout les mâles) appartiendront à la lignée de leur père.
Marionnettes contemporaines
Quand le Théâtre national a rouvert, en 2012 après un hiatus de deux décennies, on pouvait espérer que les échanges culturels locaux et internationaux pourraient reprendre et que la longue guerre civile était terminée. Toutefois un attentat-suicide à la bombe s’est déroulé voici quelques mois et bien que la reconstruction soit en chantier, la situation reste très difficile. Quelques groupes internationaux ont visité des camps de réfugiés avec des spectacles de clowns et marionnettes… mais l’art de la marionnette n’est plus pratiqué normalement dans ce pays.
Bibliographie
- McMahon, Kathryn. “The Hargeisa Provincial Museum”. African Arts. Vol. 21, No. 3 (mai 1988). http://www.jstor.org/stable/3336446. Consulté le 5 juillet 2013.