Compagnie polonaise d’acteurs et de marionnettes fondée à Białystok en 1991 par Piotr Tomaszuk, metteur en scène formé à l’Académie théâtrale de Białystok, Akademia Teatralna w Białymstoku, et Tadeusz Słobodzianek, dramaturge. Installée a Supraśl, petite ville tout à côte de Białystok, c’est une des plus jeunes et influentes compagnies indépendantes de théâtre de marionnettes en Pologne.

C’est Turlajgroszek (Pois-qui-roule, 1987, 1988, 1990, 1991) de Piotr Tomaszuk, longuement préparé par des représentations antérieures, qui assura – après avoir vaincu les préjugés du public adulte à l’égard des marionnettes – un succès retentissant à la compagnie et la plaça au pinacle de la profession. Le style de Tomaszuk combinait un jeu quelque peu excessif à une grande précision dans la manipulation des figures conçues et fabriquées par le peintre Mikołaj Malesza, collaborateur de tous les spectacles du Wierszalin.

La compagnie s’intéresse à tous les aspects problématiques et controversés de la culture marginale et de la religion, dans la région frontalière de la Pologne et de la Biélorussie ; elle interprète de manière très individualisée les grands débats religieux, nationaux ou moraux. Wierszalin exploite et transforme les mythes, les légendes, les textes apocryphes pour découvrir les racines de la culture européenne. L’approche du groupe aborde le surnaturel avec une puissante franchise qui transcende les barrières culturelles, linguistiques et artistiques. Leurs réalisations sont complexes, intrigantes interactions entre marionnettes et acteurs dans lesquelles les actions des personnes sont à la fois manipulatrices et manipulées.

Expérimental, le Wierszalin a été récompensé à trois reprises (1993, 1994, 1997) au festival d’Édimbourg pour Turlajgroszek (1990), Merlin – inna historia (1993) et Medyk Felix (Le Docteur Felix, 1996). Tomaszuk mit également en scène Ofiara Wilgefortis (Sacrifice de Wilgefortis, 2000).

Despuis 2000, Wierszalin a poursuivi la création de productions puissantes et d’un haut niveau artistique avec la collaboration d’Eva Farkašová et de Jan Zavarsky, scénographes slovaques : Cyrk Dekameron (Le Cirque Decameron, 2002), Święty Edyp (Saint Oedipe, 2004) et Bóg Niżyński (Nizhinsky le Dieu, 2006). Avec les scénographes Ewelina Pietrowiak et Julia Skuratova, il a notamment produit Wierszalin. Reportaż o końcu świata (Wierszalin. Un Reportage sur la Fin du Monde,  2007) et Traktat o manekinach (Traité sur les Mannequins, 2011).

Toutefois, la relation de la compagnie avec les marionnettes est récemment devenue plus symbolique. Depuis 2006, Wierszalin a acquis le statut d’institution culturelle et est, de ce fait, financée par les autorités locales et gouvernementales.

(Voir Pologne.)

Bibliographie

  • Baltyn, Hanna. “Mikołaj Malesza, czyli Pamięć źródeł” / ”Mikołaj Malesza or a Memory of the Sources”. Teatr Lalek. Nos. 1-2. Łódź: POLUNIMA, 1995. (En polonais et en anglais)
  • Pawluczuk, Włodzimierz. Wierszalin. Reportaż o końcu świata [Wierszalin. Un reportage sur la Fin du Monde]. Supraśl: Teatr Wierszalin, 2008.[S]
  • Waszkiel, Marek. Dzieje teatru lalek w Polsce, 1944-2000 [Histoire du théâtre de marionnettes en Pologne, 1944-2000]. Warszawa: Akademia Teatralna im. Aleksandra Zelwerowicza, 2012.[S]