Famille de marionnettistes forains originaire de Rive-de-Gier en France, ayant existé de la fin du XIXe siècle au début du XXe siècle. La rencontre avec la marionnette s’effectua en 1840, lorsque Émile-Auguste Pitou fut engagé comme musicien et décorateur dans la troupe de théâtre ambulant du père Hubert Chok. La vedette en était alors un personnage nommé Crasmagne, non sans parenté avec le Kasperl allemand. Le répertoire comprenait également des Puppenspielen que Carl Engel a recueillis (Don Juan, Geneviève de Brabant, L’Enfant prodigue). Émile-Auguste s’initia à la manipulation, devint l’associé du théâtre en 1840, puis en hérita en 1864 à la mort de son fondateur. Il développa alors un répertoire original regroupant des mélodrames, des féeries ainsi que l’adaptation de certaines mises en scène qui avaient fait la fortune du boulevard du Crime. Grâce à de nombreuses tournées, la troupe devint célèbre dans le Lyonnais, le Bourbonnais, le Forez, le Vivarais, le Velay et l’Auvergne.

Un soir de 1881, à Givors, Émile-Auguste Pitou mourut alors qu’il sortait de scène. Son fils, Émile Pitou, prit sa succession, équipa le théâtre de lumière électrique, élargit la troupe (musiciens, machinistes) et, à partir de 1870, passa des marionnettes à tringles aux marionnettes à fils. Il ajouta également au répertoire des vaudevilles, des féeries (Pied de mouton, Pilules du diable, Victor ou l’enfant de la forêt, À la grâce de Dieu), des opérettes… dont certains donnés au théâtre du Châtelet, ainsi que des opéras (sans musique).

La famille Pitou est restée célèbre pour le personnage nommé Crasmagne devenu très populaire : une marionnette personnifiée comme s’il s’agissait d’un interprète et que la troupe annonçait dans tel ou tel rôle de premier comique.

En 1919, Émile Pitou et les siens abandonnèrent la marionnette pour ouvrir un cinéma à Rive-de-Gier (Loire).

(Voir France.)