Famille française de casteliers parisiens ayant exercé de 1818 à 1980. Les règlements de police de la Restauration obligeaient le premier Guentleur à déplacer régulièrement son castelet, monté sur roues, dans les contre-allées du jardin des Champs-Élysées. Il obtint, en 1820, l’autorisation de stationner sur l’avenue Marigny, mais devait retirer son matériel tous les soirs. En 1848, son fils put enfin édifier au même endroit un castelet fixe, nommé Le Vrai Guignolet, dans lequel il jouait alternativement avec des marionnettes à fils et à gaine.

Une version de La Tentation de Saint-Antoine, dont s’est inspiré Gaston Baty pour sa retranscription en 1942, fit partie dès l’origine du registre à gaine de la famille. On y entendait aussi Le Malade imaginaire ou La Mère Michel et, avec des marionnettes à fils, des petites comédies à la mode de l’époque : Les Poissardes, Mademoiselle Javotte marchande de fleurs, Monsieur et Madame Denis. Le numéro du marin effeuillant ses vêtements au rythme de la musique dans Le Matelot en goguette est resté dans les annales de la manipulation.

Parallèlement, Guentleur II créa un nouveau répertoire pour un personnage de son invention, Guillaume, dont le succès lui permit de devancer ses concurrents des Champs-Élysées, tous peu à peu disparus.

Guentleur III supprima les marionnettes à fils en 1870, et Guentleur IV changea d’emplacement pour installer le théâtre à l’angle de l’avenue Gabriel et de l’avenue Matignon en 1932. Les générations se succédèrent avec plus ou moins de renom sans autre innovation jusqu’en 1980, lorsque le dernier Guentleur du métier dut céder la concession du Vrai Guignolet à un marionnettiste extérieur à la famille.

(Voir France.)