Compagnie de marionnettes sud-africaine fondée au Cap en 1981 par Adrian Kohler, Basil Jones, Jill Joubert et Jon Weinberg. Au cours des trente dernières années, la Handpsring Puppet Company a crû sous la direction artistique d’Adrian Kohler et du producteur exécutif Basil Jones. Basée au Cap, en Afrique du Sud, la compagnie fournit un foyer artistique et une base professionnelle à un noyau de manipulateurs, scénaristes, artistes de théâtre et techniciens. Le travail de la compagnie a été présenté dans plus de trente pays, autour du monde.
Cette troupe, dirigée à partir de 1983 par les seuls Kohler et Jones, fut créée, à l’origine, dans le but de proposer de nouveaux spectacles pour enfants. Son travail couvre désormais de multiples aspects de l’art de la marionnette, mais utilise surtout des marionnettes à tiges. Son premier directeur fut l’acteur noir Bill Curry qui mit en scène une nouvelle pièce, chaque année, pendant cinq ans ; ces spectacles furent présentés dans les écoles à travers le pays de même qu’au Botswana, en Namibie et au Swaziland. À la suite de l’état d’urgence décrété en 1985, la compagnie se replia à Johannesburg et travailla pour la télévision.
La même année, elle créa sa première oeuvre pour adultes, Episodes of an Easter Rising de David Lytton (Épisodes d’un Soulèvement pascal, adaptation pour marionnettes d’une pièce radiophonique, mise en scène d’Esther van Ryswijk) qu’elle présenta dans diverses villes d’Afrique du Sud, puis au 7e Festival mondial des Théâtres de Marionettes de Charleville-Mézières en France. La pièce repose sur le choix auquel sont confrontées deux femmes blanches quand un activiste noir, blessé et poursuivi par la police, cherche refuge auprès d’elles. Le succès de cette production ouvrit la porte à des collaborations avec une série de directeurs sud-africains talentueux dont Esther van Ryswyk, Mark Fleishman, Malcolm Purkey, Barney Simon et William Kentridge. Puis furent présentés, en 1987, A Midsummer Night’s Dream (Le Songe d’une Nuit d’Été, mise en scène d’Esther Van Ryswijik), Carnival of the Bear (Le Carnaval de l’Ours, mise en scène de Mark Fleishman), en 1988 et Tooth and Nail (Dent et Ongle, dans une mise en scène de Malcolm Purkey du Junction Avenue Theatre), en 1989.
Des producteurs de théâtre commencèrent alors à s’intéresser aux possibilités offertes par la marionnette dans leurs propres créations et, en 1991, la compagnie collabora avec Barney Simon, du Market Theatre de Johannesburg, pour le spectacle Starbrites, une fable optimiste, alors que Nelson Mandela venait d’être libéré de prison et que l’apartheid était aboli. Le premier succès international du Handspring se produisit à Londres, en 1991, quand Starbrites resta six semaine à l’affiche. Cette œuvre obtint le prix de la « Pièce de l’année » et fut récompensée, à nouveau, en 1993 et en 1996.
C’est aussi en 1991 que fut créée la Handspring Trust for Puppetry in Education (Fondation Handspring pour les Marionnettes dans l’Éducation), qui produisit le projet multimédia Spider’s Place (1995) ; celui-ci associe la télévision, la bande dessinée et la radio afin d’enseigner les sciences, dans l’enseignement primaire, en adoptant le point de vue des enfants plutôt que celui des enseignants.
Dans le cadre de ses divers projets, la Handspring Puppet Company initia à l’art de la marionnette de nombreux acteurs, parmi lesquels Busi Zokufa et Louis Seboko, deux des marionnettistes de la troupe. Aujourd’hui, la compagnie mêle acteurs, marionnettes, danse, vidéo.
Elle signe des coproductions avec le cinéaste, plasticien et metteur en scène William Kentridge – Woyzeck on the Highveld (1992), Faustus in Africa (1994), Ubu and the Truth Commission (1998), Il Ritorno d’Ulisse (1998), et Confessions of Zeno qui toutes ont été acclamées dans plusieurs festivals à travers le monde. Woyzeck on The Highveld, première de ces coproductions de Handspring et Kentridge, continue son tour du monde, vingt ans après sa création. Handspring a aussi produit, avec succès, des œuvres réalisées avec des artistes d’autres parties du continent africain. Parmi les productions les plus récentes, on trouve : The Chimp Project, 2000, Tall Horse (mise en scène de Marthinus Basson, 2004) avec la Compagnie Sogolon, troupe malienne de marionnettes, et le chorégraphe béninois Koffi Koko, 2004). La Handspring Puppet Company est considérée comme l’une des troupes théâtrales les plus novatrices de la scène sud-africaine. La pièce, créée en Afrique du Sud a été présentée dans le cadre de festivals, en Allemagne et aux États-Unis où elle ouvrit le BAM Next Wave Festival à New York, en octobre 2005.
En sa qualité de compagnie internationale, elle a grandi et s’est développée avec des directeurs et des partenaires créatifs venus d’Europe, de Grande-Bretagne et des États-Unis dont Tom Morris, Neil Bartlett et Khephra Burns. La plus récente production du Handspring Ouroboros, mise en scène de Janni Younge, a été présentée au Baxter Theatre, au Cap, en 2011.
Suite au grand succès de la production de War Horse (pour laquelle Handspring créa et dirigea des marionnettes équines de grandeur nature) et la popularité croissante de la marionnette, localement et internationalement, la Handspring est confrontée à un haut niveau de demandes. Pour rencontrer ces attentes et planifier le futur, à plus long terme, la compagnie a augmenté sa voilure et a intégré des artistes marionnettistes marquants dans son noyau créatif. Adrian Kohler, Basil Jones et Janni Younge dirigent la Handspring Puppet Company qui, depuis 2012, compte une équipe d’une vingtaine de personnes travaillant à temps plein, en plus d’artistes engagés par contrat, pour certaines productions spécifiques.
La Handspring Trust for Puppetry Arts, une fondation sans but lucratif, a été créée en 2010. Cette association a pour buts de trouver les mentors et les champions de la prochaine génération d’artistes de la marionnette, à travers des ateliers, des engagements académiques et du soutien à des projets extérieurs dans les zones rurales et les townships.
(Voir République d’Afrique du Sud.)