Théâtre coréen ambulant pratiquant l’art traditionnel. Le mot namsadang désignait, autrefois, l’ensemble des troupes qui parcouraient les campagnes en donnant des spectacles populaires. Aujourd’hui, le Namsadang est l’unique descendant de ces troupes.

Le terme lui-même (nam, « homme » et sadang, « saltimbanque ») indique que les troupes étaient exclusivement masculines. Sous la dynastie Li (Joseon Choson, 1392-1910), il y en avait plusieurs centaines. Outre les spectacles de marionnettes, appelées tolmi (deolmi) ou Pak-Chomji norum (Pak Chomji Norum, Bak Cheomji noreum, jeu de monsieur Pak), leur répertoire faisait appel aux acrobaties, à la jonglerie, au funambulisme, au théâtre de danses masquées, à la musique et à la danse. Généralement, les artistes utilisaient une quarantaine de marionnettes manipulées par un dizaine de mais dans leurs shows. Vers 1920, la plupart de ces troupes avaient disparu en raison de la répression exercée par les occupants japonais (1910-1945).

En 1964, Nam Un-ryong s’employa à faire revivre l’art traditionnel grâce à quelques vieux artistes de namsadang qui avaient survécu. À la mort de Nam Un-ryong, c’est son épouse, Park Kae-soon, qui lui succéda à la direction de ce qui était désormais la compagnie Namsadang, dépositaire de l’art ancien de la marionnette et de ses différentes versions. Le Pak-Chomji norum, dit aussi kkoktu-gaksi norum, a été classé « bien culturel immatériel no 3 » par le gouvernement coréen. Il est enseigné et régulièrement présenté à Anseong (province de Gyeonggi près de Séoul), le lieu de naissance du vieux namsadang. Le jeu du masque fait partie intégrante de représentations appelées deotboegi, qui ont des points communs avec les spectacles de marionnettes. Park In-bae (Bak In-bae) officie régulièrement comme directeur artistique du groupe.

La compagnie Namsadang se produisit pour la première fois au plan international lors du Festival international Asie-Pacifique de Marionnettes à Tokyo (1979), puis participa au Festival des Arts traditionnels de Rennes (1982), au Festival d’Art traditionnel d’Asie (1984), au Festival international de Marionnettes de Nagoya (1988) pour ne citer que les plus importants. Ce type de spectacles a été inscrit, en 2009, par l’UNESCO, sur la liste du Patrimoine culturel immatériel de l’Humanité. Il a inspiré différentes pièces de théâtre et de cinéma. Namsadang Sky (2008) est une pièce de théâtre présentée pour le 100e anniversaire du théâtre parlé coréen. Elle raconte l’histoire de Baudeogi, qui, bien qu’étant une femme, fut élue à la tête de la troupe au 19e siècle. Elle se produisit au palais royal de Séoul pour des ouvriers travaillant à sa reconstruction et fut félicitée par le régent Heungseon Daewongun. Le Roi et le Clown de Yi Jun-ik, un film de 2005, représentait des artistes de namsadang dans une mode fictive sur les conseils de la Compagnie Namsadang basée Anseong.

(Voir Corée.)

Bibliographie

  • “Anseong Municipal Namsadang Baudeogi Pungmuldan”. http://www.namsadangnori.org/main.htm. Accessed 15 July 2012.
  • “Namsadang Nori”. http://www.unesco.org/culture/ich/en/RL/00184. Accessed 15 July 2012.
  • Sim, U-song. Namsadangpae yeongu [A Study of Namsadang Troupes]. Seoul: Doseo chulpan dongmunseon, 1994.
  • Sim, U-song. “‘The Formation of Namsadang (Korean Itinerant Performer) Troupes’: Chapter One of A Study of Namsadang Troupes”. Translated, edited, and with an Introduction by Nathan Hesselink. Acta Koreana. Vol. 9, No. 2, 2006.