Théâtre de marionnettes à gaine de tradition portugaise, dont le personnage principal, Dom Roberto, trouverait son origine, de même que d’autres héros populaires européens, dans le fameux Pulcinella. Toutefois, il ne possède pas une physionomie spécifique. Chaque marionnettiste a créé son propre Dom Roberto et, en général, ces marionnettes ne se ressemblent pas, à l’exception de la tonalité rose foncé couramment utilisée dans la poterie populaire du nord du Portugal.
Dom Roberto possède quelques similarités avec d’autres Polichinelles, soit son caractère, sa relation avec la mort, l’exercice du pouvoir (l’utilisation du bâton), sa relation avec l’autorité, sa tendance au sarcasme, à l’immoralité et à la cruauté. Son répertoire s’inspirait de la tradition européenne et des pièces populaires du « teatro de cordel » (littéralement, le « théâtre-ficelle » publié en un livre de poche attaché par des ficelles pour éviter qu’il soit volé aux vendeurs aveugles), présent depuis trois siècles dans des foires, les fêtes populaires, sur les plages et dans les rues. La pièce la plus célèbre est O Barbeiro (Le Barbier), dans laquelle Dom Roberto est plus fort que la mort.
Les marionnettes sont manipulées par une seule personne, à l’intérieur d’une scène. Le rythme impressionnant des mouvements exige une grande habileté.
Le manipulateur utilise le sifflet pratique qu’il place sous son palais, ce qui réduit considérablement le nombre de sons qu’il est possible de prononcer correctement. Le nom même de Roberto permet de s’exercer et a donné lieu à un vocabulaire particulier aux sonorités en « rrr », accompagné de sons étranges et d’onomatopées. Tous les personnages parlent à travers la pratique au contraire d’autres théâtres traditionnels européens.
L’origine du nom est associée à un célèbre entrepreneur de spectacles de marionnettes du XIXe siècle, Roberto Xavier de Mattos, mais, peut-être, vient-elle aussi d’une comédie populaire à succès, O Roberto e o Diabo (« Roberto et le Diable »). Aujourd’hui, le mot robertos désigne le théâtre de marionnettes à gaine, au Portugal.
De la dernière génération de marionnettistes itinérants, le plus célèbre fut sans doute Maitre António Dias (19?-1986), qui transmit son expérience à João Paulo Seara Cardoso (1956-2010) qui l’a accompagné jusqu’à la fin de sa carrière et a recréé tout son répertoire.
(Voir Portugal.)
Bibliographie
- Branco, Pedro. Notas para a História dos Bonifrates, Presépios, Fantoches e Marionetas em Portugal. Oeiras: Cadernos da Biblioteca Operária Oeirense, 1983.[S]
- Cardoso, João Paulo Seara. Teatro Dom Roberto: Breve História e Notas. Porto: Teatro de Marionetas do Porto, [n.d.].[S]
- Delgado, Henrique. “Bonifrates”. Dicionário do Teatro Português. Ed. Luíz Francisco Rebello. Vol. I: A-L. Lisbonne: Prelo, 1978.
- Dias, Marina Tavares. Lisboa Desaparecida. Vol. 2. Lisbonne: Quimera, 1990.
- 1º Festival Internacional de Marionetas do Porto. Porto: [n.p.], 1989.
- Vieira, Luís. “Marioneta, títere, fantoche, roberto, bonifrate, bonecro . . .” Museu da Marioneta. Catálogo. Lisbonne: Museu da Marioneta/EGEAC, 2005.