Situé dans le Caucase, au carrefour de l’est de l’Europe centrale et des confins ouest de l’Asie, la République d’Azerbaïdjan (en azéri: Azərbaycan et Azərbaycan Respublikası), a historiquement été le berceau de peuples anciens, et, à travers le temps, a fait partie des territoires appartenant à des dynasties, royaumes et empires étrangers, comprenant ceux d’Alexandre le Grand, les Empires Séleucide et Perse Sassanide, des Empires byzantins, de l’Empire turc Seljuk., Le pays à majorité musulmane proclama son indépendance en 1918. En 1920, il fut incorporé à l’URSS en tant que République Socialiste d’Azerbaïdjan pour devenir en 1991, un pays indépendant lorsque l’Union Soviétique  fut officiellement dissoute, l’Azerbaïdjan.

Les formes premières de théâtre, en Azerbaïdjan, sont nées de cultes et de rites traditionnels anciens qui recouraient à des masques et à des acteurs,  des musiciens, des danseurs de corde, des magiciens, des charmeurs de serpents et des marionnettistes.

L’une des anciennes formes théâtrales est l’oyun, « jeu », comédie farcesque avec masques et marionnettes. Les plus populaires de ces jeux avaient pour titres Maral-oyunu (Jeu du cerf rouge) et Kaftarkos-oyunu (Jeu de la hyène) ; ils utilisaient des masques animaux grossiers. Il y avait aussi un jeu dans lequel un personnage appelé Keçel-Pehlevan (le « héros chauve ») montrant qu’il existait bien des échanges entre les différentes traditions d’Asie centrale (voir Iran et Ouzbékistan), bien qu’il soit impossible de savoir clairement si ce personnage était une marionnette ou bien un masque.

On voit dans le kilim-arasy (littéralement, « celui qui est sous le tapis ») la plus ancienne forme de théâtre azéri. Le marionnettiste jouait couché au sol sous un petit kilim que deux assistants tenaient au-dessus de lui. Ses marionnettes étaient des plus simples, marionnettes à gaine, marionnettes digitales ou marottes. Certaines pouvaient être attachées à ses genoux. Les spectacles étaient satiriques ou simplement comiques ; les plus prisés mettaient en scène des épouses infidèles.

Lorsqu’en 1828, l’Iran céda l’Azerbaïdjan septentrional à la Russie, le théâtre local se russifia, mais il fallut attendre 1931 pour que Bakou, la capitale, se dote d’un théâtre professionnel de marionnettes.

En 1965, celui-ci devint Théâtre d’Etat de marionnettes puis, en 1974, fut rebaptisé Abdulla Şaiq adına Azərbaycan Dövlət Kukla Teatrı (Théâtre  de Marionnettes de l’Etat d’Azerbaïdjan Abdullah Shaig), du nom de l’auteur azerbaïdjanais, Abdulla Şaiq (1881-1952). Depuis le démantèlement de l’Union soviétique en 1991, le Théâtre national de marionnettes a conservé sa prépondérance. Deux compagnies, respectivement azérie et russe, continuent à jouer. Leur répertoire comprend des pièces pour enfants et pour adultes écrites à partir des épopées nationales ou par des auteurs azerbaïdjanais.

Bibliographie

  • Goldovski, Boris. Koukly [Marionnettes]. Moscou, 2004, pp. 16-17.
  • Tchelobiev, F. I. “Maral-Oyunu (Deve Œyunu) and Kilim-Arasy”. [The Traditional Forms of Azeri Puppet Theatre]. Zrelichtchno-igroviye formy narodnoi kulturi [Formes visuelles et dramatiques de la culture populaire]. Leningrad, 1990.