Marionnettiste espagnol. C’est à Cadix que Francisco Peralta étudia les arts appliqués et vit pour la première fois des marionnettes à La Tía Norica. Enfant, il jouait avec des silhouettes de carton qu’il glissait à travers les fentes d’une boîte et les faisaient bouger par le bas, reproduisant ainsi sans le savoir la technique du Belén de Tirisiti (la Crèche de Tirisiti). « Ce mouvement magique obtenu par un mécanisme caché  me plaisait beaucoup » dit-il.

Il étudia les beaux-arts à Madrid, se spécialisa dans la sculpture, créa dans une école un atelier de marionnettes pour les enfants de douze ou treize ans. En 1956, il présenta Bastien y Bastienne, un opéra bouffe composé par Mozart à l’âge de treize ans et fonda sa compagnie de marionnettes en 1956 avec son épouse Matilde del Amo. Par la suite, il mit en scène avec sa collaboration des contes et des romans populaires ainsi que des œuvres de Manuel de Falla, Lope de Rueda, Serge Prokofiev, Paul Dukas, Gonzalo de Berceo, Lope de Vega, Montserrat del Amo et des créations de ses élèves.

Ses belles marionnettes manipulées avec une très grande précision furent présentées dans d’importants festivals internationaux ainsi que dans des films comme Dulcinea de Vicente Escribá (1962) et Cabriola (1965) de Mel Ferrer.

Paco Peralta est un chercheur infatigable et rigoureux qui fait en sorte que ses marionnettes rendent visible tout ce qu’il a imaginé, non par perfectionnisme ou souci réaliste mais « pour que leurs expressions conservent parfaitement leur dessin » et « ne s’estompent pas ». D’où la grande élégance du déplacement de ses marionnettes à fils, l’expressivité et l’harmonie des mouvements de tête, de hanche ou des bras, de ses grandes marionnettes à tiges. Ce talent s’exprime plus particulièrement dans une stupéfiante marionnette sur table aux déplacements exacts, s’adaptant parfaitement aux situations rythmiques et émotionnelles. « Je suis sculpteur et marionnettiste, et je ne sais pas où placer les limites car pour moi, les marionnettes sont des sculptures en mouvement. »

À Móstoles, dans les environs de Madrid, il existe un monument aux marionnettistes représenté par une marionnette de ce maître qui fut récompensé par le ministère de la Culture espagnol.

(Voir Espagne.)