Artiste visuel, metteur en scène, et scénariste de films d’animation, de nationalité tchèque (voir Cinéma). Il étudia à l’École supérieure des arts appliqués en 1950-1954 et de 1954 à 1958, au département des marionnettes de  l’Académie des arts du spectacle de Prague (DAMU – Divadelní fakulta   Akademie múzických umění), il se spécialisa dans la décoration pour le théâtre de marionnettes et la mise en scène. Dans les années soixante, il collabora avec le studio théâtral Semafor sur le spectacle Škrobené hlavy (Têtes amidonnées, 1960). Dès lors, son travail fut profondément influencé par l’art visuel et par le théâtre de marionnettes avant d’évoluer de plus en plus au cours des années suivantes, vers le film d’animation. S’il n’a jamais fait des études de cinéma, ni abordé sa technique, il a réalisé des plans très inventifs, liés essentiellement à l’art cinématique.sss

Au cours de son passage à Laterna Magica, il testa des procédés cinématographiques et des trucages qui furent incorporés dans son premier film, Poslední trik pana Schwarcewaldea a pana Edgara (Dernier tour de passe-passe de M. Schwarcewalde et de M. Edgar, 1964). S’en suivirent deux films fortement influencés par le théâtre de marionnettes populaire tchèque : Rakvičkárna (Punch et Judy, 1966) avec une marionnette à gaine, et Don Šajn (Don Juan, 1970), un film d’animation basé sur des œuvres de marionnettistes à fils traditionnels et tourné dans le théâtre baroque du château de Krumlov.

Outre d’autres oeuvres comme Byt (Appartement, 1968), Tichý týden v domě (Semaine silencieuse dans une maison, 1969), Otrantskýzámek (Le Château d’Otrante, 1973-79), Leonardův deník (Le Journal de Léonard, 1972), Možnosti dialogu (Possibilités de dialogue, 1982), Konec stalinismu v Čechách (La Fin du stalinisme en Bohême, 1990), Švankmajer réalisa trois longs métrages combinant les acteurs et les figures animées : Něco z Alenky (Quelque chose d’Alice, 1987), Lekce Faust (Leçon Faust, 1994), un film inspiré du théâtre de marionnettes tchèque traditionnel, et le « grotesque noir » Spiklenci slasti (Les Conspirateurs du plaisir, 1996). Son long métrage Otesánek (Petit Otik, 2000) reçut le « Lion tchèque ».

Son travail de création, qu’il soit cinématographique, visuel ou théorique (qui aborde notamment les phénomènes du toucher et de l’imagination) est étroitement associé aux activités du groupe surréaliste tchécoslovaque. En 2004, il présenta avec sa femme Eva une tranche de ses travaux au château de Prague et reçut à l’Académie des arts du spectacle un titre de docteur honoris causa, le premier jamais décerné à un marionnettiste.

(Voir Animation, Cinéma, République tchèque.)