Personnage du théâtre de marionnettes iranien. Cette marionnette à gaine se retrouve surtout dans les régions orientales de l’Iran. Le nom du personnage désigne aussi le genre de spectacle où il apparaît, spectacle connu également sous les noms de jiji viji (du son de l’accessoire vocal utilisé, le safir ou pratique) et de panj. Ce dernier mot qui signifie cinq renvoie, semble-il, au nombre de marionnettes engagées dans le jeu mais il pourrait être aussi une déformation phonétique du Punch anglais que les Britanniques auraient utilisé pour nommer ce spectacle.

Le personnage peut être rapproché du Polichinelle et du personnage égyptien d’Aragoz. Certains en font même un possible ancêtre « en gaine » du théâtre d’ombres turc, le chercheur Siaveshgil considérant qu’il combine des caractéristiques du Karagöz et du Haji Evaz. Comme ses cousins européen et turc, il est bossu et à cet égard, on peut remarquer que le mot arabe guz qui donna goz ne veut pas dire « œil » (à la différence du göz turc) mais pourrait plutôt dériver du persan ghuz ou khuz qui signifie « bosse ».

Doté d’un fort esprit critique, Pahlavan Kachal est moqueur et condamne sans appel l’hypocrisie, y compris celle des religieux, ce qui lui valut d’être interdit pendant un certain temps. Il défend l’honneur du peuple contre les vilains qu’il combat avec bravoure et finit toujours par vaincre. Le manipulateur sort alors sa main du corps de la poupée morte qui tombe par-dessus le paravent servant de rudimentaire castelet.

(Voir aussi Iran, Ouzbékistan.)

Bibliographie

  • Chodzko, Alexandre. Le Théâtre en Perse. Paris, 1878; rpt., 1944.