La République du Tadjikistan (en tadjik : Ҷумҳурии Тоҷикистон, Çumhuriji Toçikiston/Jumhuriyi Tojikiston, en russe : Республика Таджикистан, Respublika Tadzhikistan) est un pays continental situé en Asie centrale, jouxtant l’Afghanistan, au sud, l'[Ouzbékistan] à l’ouest, le [Kyrghizistan] au nord et la [Chine] à l’est. Le pays a été dirigé par de nombreux empires imprégnés de différentes cultures et croyances dont le plus récent fut l’Union soviétique. Le Tadjikistan obtint son indépendance en 1991. Sa capitale est Douchanbe.

L’art traditionnel tadjik de la marionnette

La source du théâtre de marionnettes traditionnel tadjik réside dans la culture des nations et des groupes ethniques occupant les régions qui s’étendent entre l’Amou-Daria et le Syr-Daria, territoire que les spécialistes appellent le Kharezm ou Khwarezm. Les genres et traditions populaires, y compris le théâtre de marionnettes, étaient très semblables sur tout ce territoire. Certains chercheurs font remarquer que ces formes traditionnelles étaient également identiques à celles d’autres nations d’Asie centrale par les techniques, les caractéristiques de la représentation et par le répertoire (voir [Ouzbékistan]). Les relations étroites qu’entretenaient tous ces peuples sont attestées par le fait que les troupes populaires pouvaient jouer en tadjik aussi bien qu’en turkmène ou en ouzbek.
Comme en Ouzbékistan, les représentations du théâtre de marionnettes tadjik étaient de deux sortes : [marionnettes à fils] (tchodirkhayol) et [marionnettes à gaine] (zotchabozi, de zotcha, « marionnette » et bozi, « jeu »).

Normalement, les marionnettistes faisaient partie de troupes appelées nagoratchiko, « joueurs de tambour », composées de six ou sept personnes : le marionnettiste, deux musiciens (l’un jouant du surnai, sorte de hautbois, l’autre, du tambourin), un danseur qui se servait d’un genre de castagnettes en pierres plates, et un comique, le maskharaboza. Tous débutaient comme danseurs et multi-instrumentistes. Les membres d’une troupe étant normalement parents, l’ainé de la famille (généralement le père) en était le chef. Les représentations avaient lieu lors d’évènements familiaux, habituellement la naissance d’un garçon ou la première coupe de cheveux de celui-ci. Comme dans les théâtres de marionnettes iranien et ouzbek, le répertoire pour figures à gaine puisait dans les comédies populaires tournant autour du personnage de [Pahlavan Kachal].

Influences du théâtre de marionnettes soviétique

Après 1929, lorsque le Tadjikistan fut intégré à la Fédération des Républiques socialistes soviétiques, des modifications se produisirent, sous l’influence du théâtre de marionnettes russo-soviétique, lui-même marqué par la tradition européenne. En 1950 à Stalinabad (aujourd’hui Douchanbe), un groupe de comédiens russes aborda l’art de la marionnette. En 1952, un théâtre se créa à Leninabad (aujourd’hui Khodjent). En 1956, il s’en ouvrait un autre sous l’égide du Conservatoire et en 1985 fut fondé le Théâtre de Marionnettes de la République du Tadjikistan, avec le soutien de l’État. Comme dans de nombreuses républiques soviétiques, deux compagnies, l’une jouant en russe, l’autre en tadjik, n’en formaient qu’une.

L’indépendance de la république (1991) n’a pratiquement rien changé à la situation du théâtre de marionnettes. Le Théâtre de Marionnettes de la Province de Khodjent et de Théâtre national de Marionnettes de la République du Tadjikistan à Douchanbe, tous deux financés par l’État, abritent chacun une compagnie bilingue. Leur répertoire, qui comprend une cinquantaine de titres, est destiné aux enfants comme aux adultes.

Bibliographie

  • Baskakov, N. Narodniy teatr Horezma [Théâtre traditionnel au Kharezm]. Tachkent, 1984. (En russe)
  • Nourdjanov, N. “Tadjikskiy traditsionniy teatr” [Théâtre traditionnel tadjik]. Folklorniy teatr narodov SSSR [Théâtre populaire soviétique]. Moscou: Naouka, 1985. (En russe).