Scénographe, créatrice de marionnettes, enseignante et metteuse en scène américaine. Les spectacles de marionnettes considérés comme moyens de sondage et de méditation perspicace sur des sujets inhabituels et sociologiques constituent le domaine de la créatrice et directrice Theodora Skipitares. Après des études supérieures à Berkeley et deux années passées en Grèce, elle s’installa à New York pour étudier la sculpture, l’art du costume et le théâtre. Influencée dans les années soixante-dix par Richard Schechner, Jerzy Grotowski, Meredith Monk et Spalding Gray, elle utilisa la sculpture et le costume dans ses premiers spectacles, autobiographiques. À partir de Micropolis (1982), sa compagnie, Skysaver Productions, recourut à des techniques souvent inspirées des marionnettes de l’Inde, du Cambodge et du Vietnam. Des marionnettes et des objets réalistes, grandeur nature ou miniature sont animés par des acteurs dans des œuvres amples incluant musique en direct, cinéma et vidéo.

Theodora Skipitares a reçu de nombreuses bourses et récompenses pour des œuvres visuellement envoutantes. Age of Invention (Âge de l’Invention, 1985) employait quelque 300 figures. On déclara Defenders of the Code (Défenseurs du Code) l’une des dix meilleures pièces de 1987, que suivirent Empires and Appetites (Empires et Appétits, 1989) et Radiant City (Ville irradiante, 1991). Le La MaMa Theatre d’Ellen Stewart a joué, de Theodora Skipitares, Underground (Souterrain, 1992), Under the Knife (Sous la Lame, une histoire de la médecine, 1994), Body of Crime (Corps du Crime, 1996), A Harlot’s Progress (La Carrière de la Rouée, 1998), Optic Fever (Fièvre optique, 2001), The Rise & Fall of Timur the Lame (L’Essor et la Chute de Timur l’Éclopé, 2002).

En réaction à la guerre d’Irak, Theodora Skipitares créa une trilogie basée sur la mythologie grecque et la littérature classique : Helen Queen of Sparta (Hélène, Reine de Sparte, 2003), Odyssey: The Homecoming (Odyssée, le Retour à la Maison, 2004) et Iphigenia (Iphigénie, 2005). Elle fut suivie par The Exiles (Les Exilés, 2007), une adaptation de l’Oreste d’Euripide, Medea (Médée, 2008), The Women of Troy (La Femme de Troyes, 2009), Lysistrata (2011), Prometheus Within (2012).

En 1999 et 2000, Theodora Skipitares voyagea en Inde dans le cadre d’une bourse Fulbright ; elle travailla avec des marionnettistes et chorégraphes indiens pour créer deux oeuvres. En 2002, elle voyagea au Cambodge et en Inde pour développer de nouveaux projets et, en 2003, elle dirigea des marionnettistes indiens dans le cadre de l’Ishara Puppet Festival à New Delhi. (Voir Dadi Pudumjee.)

Theodora Skipitares est souvent invitée comme artiste et enseignante. Elle a codirigé avec Dan  Hurlin le programme de marionnettes dans le cadre d’Arts at St. Ann’s School (Arts à l’École Sainte-Anne) à Brooklyn, un des lieux où les jeunes artistes peuvent parfaire leur vision des choses.

(Voir États-Unis d’Amérique.)

Bibliographie

  • “History As Theme Park: Reconfiguring the Human Journey in the Art of Theodora Skipitares”. TDR/The Drama Review. Vol. 47, No. 2, June 2003, pp. 34-70.