Théâtre de marionnette suisse, fondé en 1929 sous le nom des Petits Tréteaux par Marcelle Moynier, Genevoise aisée et passionnée, ancienne élève d’Émile Jacques-Dalcroze, diplômée de son institut et du Conservatoire de Musique de Genève (section diction). C’est le plus ancien théâtre de marionnettes en Suisse. Son premier spectacle fut L’Imprésario, opéra-comique de Mozart. Plus tard, Marcelle Moynier proposa de nombreuses œuvres musicales (Paul Dukas, Igor Stravinski, Modest Moussorgski), des adaptations de William Shakespeare, de la comtesse de Ségur, des textes de Léon Chancerel, René Morax, Jean Anouilh, Hubert Gignoux. Les spectacles étaient joués dans son salon, transformé en une salle de quatre-vingts places. La compagnie, longtemps constituée d’amateurs et spécialisée dans la marionnette à fils, s’entoura cependant de plasticiens professionnels (Strijensky, Poncy, Bouchardy). Les mises en scène étaient confiées à Ingeborg Ruvina, danseuse de renommée internationale, la plupart des textes et des musiques originales à Laure Choisy, auteur et musicienne genevoise.

Dans les années soixante-dix, sous l’impulsion de Nicole Chevalier, la compagnie se professionnalisa et reçut le soutien de la ville et du canton de Genève, ce qui permit en 1984 la construction du théâtre actuel : une salle de cent soixante-dix places, dotée d’un équipement technique moderne. À la mort de Marcelle Moynier en 1980, elle lui succéda et, dès la nouvelle scène installée, invita d’autres troupes à s’y produire (Neville Tranter, Henk Boerwinkel, Eric Bass, etc.). Le nombre de spectateurs quadrupla et se diversifia. Y. de Crousaz, I. Dumitriu, et J.-M. Bouchardy, scénographes, D. Surdez, poète, O. Araïz, choréographe, O. Russell et P. Métral, musiciens, et W. Jacques, metteur en scène, signèrent les créations enrichissant le répertoire.

Directeur de 1990 à 2002, John Lewandowski créa de nombreux spectacles d’un haut niveau artistique principalement avec les metteurs en scène Irina Niculescu et Josef Krofta, collabora avec les auteurs Philippe Cohen et Gérald Chevrolet, et le scénographe Guy-Claude Françoise. Il privilégia la musique « live », qu’il compose. Sous sa direction, le théâtre organisa régulièrement des cours de formation à l’art de la marionnette à fils pour des comédiens professionnels et introduisit de nouvelles techniques (ombres, tringles, etc.) Il s’attacha à traiter des thèmes concernant plus particulièrement le public enfantin, trouvant son inspiration dans le folklore et la littérature universelle.

Guy Jutard a pris en 2002 la direction du théâtre, présentant deux ou trois créations chaque saison. Il élargit le public aux très jeunes enfants et accueille de nombreux spectacles pour adultes. Son répertoire est centré sur les contes et légendes, les récits mythologiques et des textes contemporains.

À la fois lieu d’accueil et structure de création, le TMG propose chaque saison près de deux cents représentations, auxquelles s’ajoutent les tournées.

Le TMG engage régulièrement des collaborateurs extérieurs : musiciens, peintres, décorateurs, sculpteurs, et chorégraphes. Il invite des artistes et des compagnies de renommée internationale tels Jordi Bertran, Émilie Valantin (Théâtre du Fust), Teatro Gioco Vita, etc. Le TMG développe une formation aux arts de la marionnette et met régulièrement en valeur, par le biais d’expositions, une collection de plus de sept cents marionnettes.

(Voir Suisse.)