Montreur (dalang) indonésien spécialisé dans le théâtre d’ombres balinais, wayang parwa. I Wayan Wija est né dans le village de Sukawati (région de Gianyar à Bali) qui compte le plus de dalangs par habitant. Il est le fils d’I Wayan Gombloh auprès duquel il étudia dès l’âge de onze ans. Il donna sa première représentation à treize ans.

Malgré sa formation traditionnelle, il fait partie des novateurs. Il créa en 1982 le wayang Tantri, forme de théâtre d’ombres à base de fables animalières insérées dans un cadre narratif qui rappelle la contrainte de Schéhérazade dans les Mille et Une Nuits : dame Tantri doit sauver sa vie en captant l’attention d’un roi misogyne. I Wayan Wija rendit populaire cette histoire peu connue après l’avoir jouée en 1980 à l’Académie des Arts de Bali et créa les marionnettes à nombreuses articulations qui permettent des mouvements fins et réalistes (les tigres se grattent le flanc, les cerfs bondissent gracieusement). En 1997, le Festival des Arts de Bali organisa un concours de wayang Tantri.

Wija a travaillé avec des artistes occidentaux : Lee Breuer, de Mabou Mines (voir États-Unis) ; avec Larry Reed du Shadowlight à San Francisco (création de Wayang Listrik Ombres électriques, 1998 ainsi que d’autres oeuvres recourant à un grand écran, combinant ombres de danseurs masqués et de marionnettes) ; il collabora avec le compositeur Evan Ziporyn de Boston pour la création par Wija de Shadow Bang (2001 et 2004) et, en 2011, il travailla comme artiste résident à l’Asian Art Museum (Musée d’Art asiatique) de San Francisco ; il oeuvra également avec le compositeur Paul Grabowsky et le directeur Nigel Jamison pour la conception (1998-2000) d’un spectacle du Râmâyana en Australie, The Theft of Sita (Le Vol de Sita).

Ces projets internationaux, qui ont impliqué les étudiants de l’ISI Denspasar (Institut Seni Indonesia, Institut indonésien des Arts) où Wija enseigne, assurent la transmission de l’art et de innovations à la nouvelle génération de marionnettistes balinais.

Si la plupart des prestations de I Wayan Wija sont en solo, données à l’occasion de cérémonies traditionnelles, sa disponibilité à l’égard de l’expérimentation est un élément essentiel de son travail.

(Voir Indonésie.)