Maître marionnettiste indonésien (dalang) du wayang kulit (théâtre d’ombres) javanais, connu pour la modernisation de cette forme d’art. Enfant, Ki Jlitheng Suparman, fils d’un fabricant de marionnettes, a étudié le wayang avec son grand-père Ki Guno Sudaryo et Ki Sugino au village de Ngadirojo, Wonogiri (Ki est une épithète de respect accordée au dalang senior), et continue son éducation en 1986 au SMKI Surakarta (Sekolah Menengah Karawitan Indonesia, École supérieure de musique d’Indonésie). Il performe afin de gagner de l’argent pour payer ses études tout en étudiant la littérature à l’Université Sebelas Maret Surakarta (l’Université dix-neuf mars). De 1995 à 1997, ses critiques stridentes du Nouvel ordre d’inéquités du président Suharto et sa modernisation irrévérentieuse de la marionnette traditionnelle avec sa musique contemporaine et ses enjeux réels ont fait en sorte qu’il fut exclu des organisations de dalangs. Avec les reformasi (reformes après l’expulsion de Suharto en 1998) Ki Jlitheng a créé le wayang kampung (wayang village) avec Suharman, un fabricant de marionnettes et enseignant à l’Institut de formation des professeurs de Surabaya (IKIP, maintenant Universitas Negeri Surabaya, l’Université de l’État de Surabaya).

« Perspectives sociales sur la prostitution » fut la première pièce du groupe écrite par Yayat Suhiryatna : les prostituées avaient envahi la cité lorsque la police a fermé les bordels. Lorsque Suharman retourna à Surabaya, la compagnie fut appelée wayang kampung sebelah (demi village wayang).

La musique de ses performances wayang est un mélange moderne de dangdut (pop indonésienne), keroncong (chanson d’influence portugaise), campursari (gamelan modernisé, l’orchestre gong-chime) et le rock and roll, donnant à  Ki Jlitheng le surnom de « rock and roll dalang ». Au lieu de pièces classiques, il a conçu de nouveaux scriptes comme ce titre en anglais Who wants to be Lurah (Qui veut être Lurah) à propos de la corruption des élites des villages lors des élections, et Jual Beli Mimpi (Acheter et vendre des rêves), une critique des valeurs tordues des séries télévisées. Évitant le langage archaïque du wayang, Ki Jlitheng rend tout le matériel accessible. Ses pièces avec les ouvriers, les fermiers, les prostituées témoignent d’expériences vécues au lieu du monde rarifié du wayang. Ses spectacles ont été joués à Jakarta et ont gagné la faveur populaire.

En 2010, Ki Jlitheng Suparman commence une performance du wayang climen (art de la marionnette simplifié) et utilise huit musiciens et deux chanteurs au lieu de trente qui peuvent faire partie d’un spectacle traditionnel. Il utilise un petit écran et performe seulement la moitié de la nuit (quatre heures) pour la moitié du prix soit (5,000,000 roupies ou $550 U.S.) Il pense que le wayang doit s’ajuster à notre ère et son public est d’accord.
     (Voir Indonésie.)

Bibliographie

 

  • Ganung Nugroho Adi. “Jlitheng Suparman: A rock ‘n’ roll ‘dalang’”. Jakarta Post. 14 February 2011.
    http://www.thejakartapost.com/news/2011/02/14/jlitheng-suparman-a-rock-%E2%80%98n%E2%80%99-roll-%E2%80%98dalang%E2%80%99.html. Accessed 12 May 2012.
  • Napack, Jonathan. “Political Turmoil Gives New Life to Indonesian Shadow Play: Out of the Shadows, a New Art”. New York Times. 24 April 2002. http://www.nytimes.com/2002/04/24/style/24iht-jdance_ed3_.html. Accessed 13 May 2012.
  • Wayang Indonesia: Masterpiece of Oral and Intangible Cultural Heritage.“Ki Jlitheng Suparman”. http://wayang.wordpress.com/2010/03/06/ki-jlitheng-suparman/Wayang. Accessed 13 May 2012.