Marionnettes à fils du Kerala, au Sud-Ouest de l’Inde. La plus ancienne tradition de marionnettes à fils du Kerala, celle des nool pavakoothu (pavakoothu : danse des poupées, et nool : fils), bien antérieure à celle du pavakathakali, s’est développée jusqu’à la moitié du XXe siècle dans la région d’Ernakulam et plus particulièrement autour du temple de Tripunithura où des montreurs les présentaient chaque année, pour les fêtes religieuses.

Deux catégories de poupées se côtoyaient. Les plus petites, qui ne mesuraient pas plus de 25 centimètres de hauteur, figuraient les personnages classiques du Râmâyana et du Mahâbhârata. Les autres, plus hautes et moins finement sculptées et peintes, représentaient des personnages comiques utilisés dans les prologues ; en particulier deux vidushaka ou clowns appelés Koru et Unnaikan qui relataient leurs aventures de chasseurs à la poursuite d’une grue. Le public local, particulièrement friand des prouesses d’improvisation gestuelle et narrative de ces figures populaires, venait nombreux.

Les articulations particulièrement soignées des marionnettes leur permettaient de mouvoir, en toute aisance, la tête, les épaules, les coudes, les poignets et les genoux. Les protecteurs et propriétaires de ces poupées appartenaient aux familles royales tandis que les manipulateurs et les musiciens faisaient partie de la communauté naïr. Les chants alternaient avec les dialogues en langue malayalam.

Aujourd’hui les spectacles ont disparu mais il reste quarante-cinq poupées, gardées dans le temple de Tripunithura.

(Voir Inde, Sangeet Natak Akademi Awards pour la marionnette.)