La République du Panama (en espagnol: República de Panamá) est située en Amérique Centrale, entre l’Amérique du Nord et l’Amérique du Sud, bordée à l’ouest par le Costa Rica, au sud-est par la Colombie, par les Caraïbes au nord et l’Océan Pacifique au sud. Avant la colonisation par l’Espagne au 16ème siècle, la population native était composée de tribus indiennes Chibcha, Chacoan et Cueva. Le Panama a gagné son indépendance en novembre 1903 (voir Amérique Latine).

Au Panama, les marionnettes firent leur apparition dans le milieu scolaire au cours de la décennie cinquante, sur les écrans de télévision dix ans plus tard, et les premières troupes professionnelles n’apparurent que dans les années quatre-vingt.

L’éducation, en particulier le soutien scolaire et l’alphabétisation, utilisa les marionnettes en s’inspirant des campagnes entreprises au Mexique dans les années cinquante: en témoigne, notamment, l’expérience du professeur Blas Bloise qui fonda une troupe étudiante de théâtre de marionnettes, El Sirito. C’est également au cours de ces années que s’illustra Rogelio Sinán, pseudonyme de Bernardo Domínguez Alba, écrivain, dramaturge et diplomate. Son œuvre littéraire pour enfants, commencée en 1938 alors qu’il était consul du Panama à Calcutta, fut récompensée par le Prix national du roman en 1943 et adaptée pour le théâtre de marionnettes. (Chiquilinga, o La gloria de ser hormiga Chiquilinga, ou la gloire d’être fourmi, 1961).

L’éducation et la télévision

Le rôle du théâtre de marionnette dans l’éducation fut tout d’abord réaffirmé dans les années soixante. Y contribuèrent Dora Zarate qui fonda un « Club de Títeres » (Club de marionnettes) avec ses élèves de l’école professionnelle où elle enseigna de 1963 à 1965, Francisco Paz, de l’Escuela Episcopal San Cristóbal (École épiscopale de San Cristóbal) et son groupe Cristobalino ou, encore, la Chilienne Gabriela Rosas au sein de l’Escuela Internacional (École internationale). Par ailleurs, à l’Universidad de Panama (Université de Panama), dans le cadre de son enseignement de pédagogie, le professeur Benjamín Vergara exposa chaque année les marionnettes confectionnées par ses étudiants.

En deuxième lieu, l’art de la marionnette connut une diffusion croissante à la télévision avec des programmes comme Titerelandia, à l’instigation du professeur d’origine chilienne, César Romero Lillo, auquel participaient des acteurs panaméens tels Tejeira et Miguel Fernández. Dans les années quatre-vingt, d’autres émissions furent créées et popularisèrent le personnage de Dominguín, imaginé par Juan Manuel Ferrer, les clowns Pepina et Tortón, les marionnettes à fils Toqui et Fifi de Vileka Vázquez. Plus tard, Elisa Pérez anima Había una vez …(Il était une fois … ), programme télévisé de contes mis en scène pour marionnettes. Enfin, dans les années quatre-vingt-dix, un autre programme pour enfants dirigé par Zoila Lumbrera, présentait le personnage de Pirulín et la compagnie de marionnettes Cataplúm.

De la fin du XXe siècle au début du XXIe

Plusieurs compagnies, dont certaines étaient permanentes, apparurent entre 1978 et 1998. L’actrice Ileana Solís créa ainsi le Kantulepa qui, après une tournée en Équateur, se transforma en théâtre de marionnettes en 1979 et fonctionna avec la collaboration de la Brésilienne Miriam Augusto jusqu’en 1981. La même année, Miriam Augusto et Nira Soberón fondèrent la compagnie Mano y Pilón, à laquelle se joignirent Carlos Solano, d’origine colombienne et la Panaméenne Milka Aris et qui monta, entre autres, Una boda campesina (Une noce paysanne) d’Edgar Soberón Torchia. La compagnie donna naissance à El Sombrerito (le Petit Chapeau) sous la direction de Carlos Solano, l’une des troupes les plus stables du pays. Solano anima aussi des ateliers et des cours de marionnettes pour enfants, enseignants et professionnels.

Cataplúm fut fondé en 1987 par Miriam Augusto et la marionnettiste Consuelo Tomás. Leurs acteurs sillonnèrent l’ensemble du pays, donnèrent plus de cinq cents spectacles pour adultes, dont Los mamolengos. En 1989, Bruno Paredes les rejoignit et, l’année suivante, la troupe partit en tournée avec l’appui de l’UNICEF pour la représentation de El día en que se durmió la ciudad (Le Jour où s’endormit la ville) avec des chansons de Consuelo Tomás, interprétées par Maritza Vargas et Osvaldo Valenzuela, dans une scénographie de Marcos Riquelme et les marionnettes de Carlos Solano. Ils représentèrent le Panama au Festival international des Arts du Costa Rica avec le spectacle Los 500 encuentros (Les 500 Rencontres) et présentèrent en salle La isla encantada (L’Île enchantée). En 1996, Miriam Augusto quitta le pays, laissant Consuelo Tomás à la tête de Cataplúm, jusqu’à ce que la compagnie, sous une autre direction, s’oriente vers le théâtre de rue.

En 1998, l’Argentine Adriana Sautu et Salomón Vergara fondèrent la Compañía Teatro de Títeres Amano qui avait le projet de contribuer à une réflexion plus large sur les droits des enfants, la condition de la femme ou la protection de l’environnement. En 2000, la compagnie présenta ainsi, en collaboration avec le Sindicato de Periodistas de Panama (Syndicat des journalistes de Panama), le spectacle Diosa, mujer y cosa (Déesse, mère et objet) sous les auspices du mouvement Pro-égalité et de l’Union européenne. Il faut aussi mentionner le rôle joué par le Théâtre de marionnettes Hormiguin, créé en 1985 à partir des cours et ateliers animés par des professeurs de théâtre de l’Université de Panama, à l’origine de plus de deux mille représentations dans l’ensemble du pays.

Bibliographie

  • Bravo Villasante, Carmen, ed. “Rogelio Sirian (1904)”. Historia y antología de la literatura infantil iberoamericana. Madrid: Editorial Doncel, 1966.
  • Sautu, Adriana, and Salomón Vergara. “Los títeres en Panamá”. Teatro de títeres en Hispanoamérica. Bilbao: Centro de documentación de títeres de Bilbao/Centro de documentación teatral, 2001.