La République du Costa Rica (en espagnol : Costa Rica ou República de Costa Rica) est un pays d’Amérique centrale qui était peu densément peuplé d’indigènes avant qu’il ne tombe sous domination espagnole, au cours du 16e siècle. Il resta une colonie périphérique de l’Espagne jusqu’à sa déclaration d’indépendance, en 1821 et sa conquête de la pleine souveraineté en 1847. San José est sa capitale et la plus grande ville du pays. (Voir Amérique latine.)
Les traditions des spectacles de rue – mascaradas (mascarades) ou parades de gigantes (voir marionnettes géantes) – et des marionnettes sont présentes dans le Costa Rica depuis longtemps. Il est certain que, dans les années 1940, l’écrivaine Carmen Lyra (née à San José en 1888, morte à Mexico en 1949) personnage important dans la littérature, la politique et la réforme de l’éducation au Costa Rica, ainsi que le fameux écrivain Carlos Luis Sáenz (San José, Costa Rica, 1899-1983) ont utilisé, occasionnellement, des marionnettes pour conter leurs histoires. La présence de l’art de la marionnette au cours des premières décennies de la moitié du XXe siècle est attestée, par exemple, par la contribution d’un marionnettiste comme Guillermo Freer, à partir des années quarante.
Dans les années soixante, le Moderno Teatro de Muñecos (MTM), Théâtre moderne de Marionnettes de San José, créé en 1968 par l’Argentin Juan Enrique Acuña et un groupe d’étudiants, fut la première troupe à l’échelle nationale à lier étroitement techniques et dramaturgie. Sa contribution à la professionnalisation et à la formation des acteurs marionnettistes fut essentielle. Sur le plan scénique, son objectif fondamental était d’exploiter pleinement la richesse métaphorique de la marionnette en s’appuyant, notamment, sur une approche satirique et une transposition poétique de la réalité. Entre 1968 et 1981, le MTM présenta dix spectacles très novateurs, cinq pour enfants et cinq pour adultes, qui lui valurent en 1979 le prix Ollantay, décerné par le Centro Latinoamericano de Creación e Investigación Teatral (CELCIT, Centre latino-américain de Création et de Recherche théâtrales).
Jusqu’en 1987, la troupe fut dirigée par l’Argentin Juan Enrique Acuña qui fonda aussi la chaire de marionnettes (Cátedra de Títeres y Marionetas) au sein du département d’Art dramatique de l’Université du Costa Rica (Carrera de Arte Dramática de la Universidad de Costa Rica). Ce cursus fut une pépinière de talents pour toute une génération d’acteurs, de marionnettistes, de scénographes et de dramaturges. Des artistes comme Rubén Pagura, Juan Fernando Cerdas, Pato Catania en sont issus. À la mort d’Acuña en 1988, Anselmo Navarro prit la direction du MTM qui joue désormais un véritable rôle de coordinateur pour les différents acteurs de la profession.
Depuis le milieu des années quatre-vingt, l’art de la marionnette au Costa Rica s’est ainsi considérablement enrichi par l’arrivée de nouveaux artistes locaux ou étrangers. On peut ainsi mentionner, entre autres troupes, le Teatro de Títeres de la Universidad de Costa Rica (Théâtre de Marionnettes de l’Université du Costa Rica, UCR), fondé en 1979 à San José et actif jusqu’en 2009, les groupes Atorcha, Alajuela ou Tico-Títeres, dirigé par le mime et marionnettiste argentin Fernando Thiel.
Parmi les groupes les plus récents figurent le théâtre Titirimimo, El Ojo Mágico (l’Oeil magique) créé et dirigé par Olga Luján utilisant surtout les marionnettes à tiges (le groupe ne survécut pas longtemps à son départ) ; depuis janvier 2010, Olga Luján a créé un autre groupe, Pies en el aire) ; la compagnie Disquis-Tiquis, créée par Alejandro Tossatti et Sandra Trejos, dont le théâtre de rue mêle marionnettes géantes (muñecones), échasses, danse et masques ; il est actuellement pris en charge par Tossatti ; ses projets, principalement de danse, sont sporadiques. D’autres compagnies s’ajoutent à ce mouvement très actif : la compagnie Cucaramácara de Melvin Méndez à laquelle collabore Anselmo Navarro, Crayola, la Compagnie de marionnettes Títeres Fiesta, dirigée par Enrique Barroso Freer petit-fils de Guillermo Freer et la compagnie Neo Visión qui, depuis 1989, présente des spectacles de marionnettes dans le cadre de ses divers projets culturels.
Des groupes ont fait la preuve de leur professionnalisme et de leur permanence ; parmi ceux-ci, Contraluz et Compañía La Bicicleta. Contraluz, créé en 1995 et toujours en activité est dirigé par Gladys Alzate et José Fernando Alvarez (Colombien résidant au Costa Rica depuis cette époque). Jusqu’en 2012, ils ont créé huit productions théâtrales de marionnettes pour enfants et quatre spectacles pour adultes ainsi que des pièces théâtrales. José Fernando Alvarez reçut le Carmen Lyra Prize (Prix de Littérature pour Enfants décerné par Editorial Costa Rica, une maison nationale d’édition légale) pour sa pièce Caminito del mar (Le petit Chemin vers la Mer) ; cet ouvrage est maintenant proposé en lecture dans les écoles. Compañía La Bicicleta (La Compagnie de la Bicyclette), fondée en 2002 mélange acteurs de théâtre, marionnettes, masques, récits et musique dans de nouveaux spectacles pour tous les publics.