Artiste espagnol, à la fois peintre, scénographe, photographe et professeur de dessin à l’Escuela Normal (École normale) de formation des maîtres de Grenade. Il participa activement à la vie culturelle de cette ville où il fonda en 1925 le Círculo Científico y Literario (Cercle scientifique et littéraire) dont il fut le président.

C’est dans ces années qu’il connut, parmi d’autres artistes, Federico García Lorca et Manuel de Falla. Le 6 janvier 1923, il participa ainsi directement à la scénographie du spectacle donné par García Lorca dans sa maison familiale de Grenade et dont la partie musicale avait été confiée à Manuel de Falla. C’est lui qui dessina les décors, les marionnettes – basées sur les cristobitas ou cristobalitas, cousins andalous de Punch et Polichinelle – et les esquisses des costumes pour les pièces représentées à cette occasion : l’Auto de los reyes magos (Le Mystère des rois mages), œuvre anonyme castillane du XIIIe siècle, Los Dos Habladores (Les Deux Bavards), pièce en un acte à cette époque attribuée à Cervantès, et La Niña que riega la albahaca y el príncipe preguntón (La Fille qui arrose le basilic et le prince interrogateur), conte traditionnel andalou adapté pour la scène par García Lorca.

Par la suite, il contribua également à la confection des marionnettes ainsi qu’aux décors pour El retablo de maese Pedro (Le Retable de maître Pierre, 1923) de Manuel de Falla. C’est aussi Lanz qui conçut les décors, la scénographie et les figurines pour El gran teatro del mundo (Le Grand Théâtre du monde) de Pedro Calderón représenté à l’Alhambra lors de la Fête-Dieu de 1927, ainsi que pour La Moza del cántaro (La Servante) et La Vuelta de Egypto (Le Retour d’Égypte) de Lope de Vega, présentés à l’Universidad de Granada (Université de Grenade) en 1935 à l’occasion du trois-centième anniversaire de la mort de l’écrivain.

Le déclenchement de la guerre civile le surprit alors qu’il travaillait dans la troupe de théâtre La Carreta, formée d’étudiants de la Federación Universitaria Democrática Española. Bien qu’étant resté à l’écart de tout parti politique, il comptait parmi ses amis plusieurs de ceux qui furent exécutés après le soulèvement militaire, en premier lieu García Lorca. Il fut arrêté, interrogé et relevé de ses fonctions pendant le conflit. En 1938, il fut relégué d’abord à un poste à Logroño avant de revenir à Grenade. À l’exception des dernières années de sa vie, pendant lesquelles il collabora à la revue La Estafeta literaria du journaliste Covaleda (dans laquelle fut popularisée notamment la marionnette du clown Totolín) ces vicissitudes l’éloignèrent de toute activité artistique.

(Voir Espagne.)