Selon A. R. Philpott (voir Alexis Robert Philpott), les trick puppets (cette catégorie de marionnettes est propre à la terminologie anglo-saxonne), peuvent être soit à gaine, soit à tiges, soit en ombre. Par exemple, le théâtre d’ombres en Chine peut créer l’illusion d’une transformation par substitution, un personnage étant retiré de l’écran et rapidement remplacé par un autre ; ou bien, certaines marionnettes chinoises à gaine sont capables de faire tourner une assiette au bout d’un bâton. Traduire trick puppets par « marionnettes à transformation », « marionnettes à effet », « marionnettes virtuoses » ou « marionnettes à artifice » ne donne pas toute l’acception du terme. C’est « marionnettes à subterfuge » qui en serait assez proche et comprendrait alors plusieurs types de marionnettes. Ainsi, des marionnettes à fils aux performances exceptionnelles (funambules, équilibristes, contorsionnistes, antipodistes, jongleurs) pouvaient être insérées en de courtes saynètes et en intermèdes en guise d’entractes, dans les représentations des théâtres forains du XIXe siècle. Les marionnettes à transformations dont la tête pivote à l’intérieur d’un capuchon changeant trois fois de visage, les marionnettes-gigognes (avec la Mère Gigogne qui cache ses nombreux enfants sous ses jupes … ) ou les métamorphoses font également partie de cette catégorie. Les marionnettes à subterfuge peuvent aussi être présentées dans des numéros de virtuosité de spectacles de music-hall : les fakirs à têtes multiples, le squelette qui se désarticule et se reconstitue (prétendument inventé par Thomas Holden), un diable-violoniste anglais qui place son instrument sous le menton, y pose son archet, s’agenouille et fait le geste de jouer ou encore les monocyclistes, dont celui de Philippe Genty. Il faut également mentionner les marionnettes en abîme, comme celles du prodigieux Louis Valdès qui manipulait, vers 1960, un marionnettiste qui en manipulait un autre qui à son tour manipulait un jongleur de balles, sans oublier une quatrième marionnette plus petite. Enfin on peut compléter cette liste non exhaustive par les marionnettes en batterie, multiples, dont les mouvements sont synchronisés par un seul contrôle (girls, choristes, défilés de soldats) ainsi que celles à double-tête, l’une visible, l’autre cachée sous la robe qui n’apparaît que lorsqu’on la fait basculer de 180° (Rajasthan) ou qui s’ouvrent comme des retables (culture nishka de la côte nord-ouest de l’Inde).

(Voir aussi Métamorphose.)

Bibliographie

  • Nelson, Nicolas, and J.J. Hayes. Illustrations Paul McPharlin. Trick Marionettes.  Puppetry Handbook VI. Birmingham, Michigan, 1935. (“Republished” on Internet. http://puppetnet.com/book/print/10.
  • Philpott, A. R. Dictionary of Puppetry. London: Macdonald, 1969.
  • Philpott, A. R. Dictionary of Puppetry. Boston: Plays, Inc., 1969.
  • Whanslaw, H. W., and Victor Hotchkiss. Specialised Puppetry. Redhill (Surrey): Wells Gardner, Darton & Co, 1948.