La République populaire du Bangladesh (en bengali: Gônôprôjatôntri Bangladesh), est un pays du sous-continent indien, en Asie du Sud, située dans le fertile delta du Bengale, est entourée à l’ouest de l’Inde, au sud-est du Myanmar (Birmanie) et au sud, de la Baie du Bengale. Jusqu’en 1947, le Bangladesh faisait partie de l’Inde. Suite à la partition de l’Inde en 1947, la région actuellement connue comme étant celle du Bangladesh représente, jusqu’en 1971, la partie est du Pakistan.

Le Bangladesh partage, encore aujourd’hui, son héritage culturel avec l’ouest du Bengale en Inde : les traditions liées à la marionnette font partie de ce partage.

Les marionnettes à fils ont probablement été utilisées dans le sous-continent asiatique, il y a plus de 3000 ans. C’est à partir de cette époque que l’on trouve des références à la marionnette à fils au Bengale, dans un grand nombre d’oeuvres classiques. Celles-ci comprennent le Gitagabindha, le Srikrishnakirtan et le Chidimangala du 1er siècle, le Yousuf Julekha, le Choitonnyo Vagabato, le Choitannya Mongal et le Choitannya Choritammrito du 14e au 17e siècle. De plus, il est plausible que les marionnettes à fils aient été employées au 8e siècle pour représenter l’histoire d’amour entre Radha et Krishna, pour narrer des contes populaires et pour jouer un rôle important dans les rituels communautaires.

L’ensemble des compagnies de marionnettes traditionnelles du Bengale comporte des groupes de marionnettistes à gaine ambulants benir putul que l’on rencontre encore aujourd’hui dans l’ouest du Bengale. Ils jouent les histoires de Radha et de Krishna tout en chantant des balades populaires. La marionnette à tiges bangalaise danger putul nach qui date de 14e siècle, ponctue les drames chantés dans le style du jatra, un genre d’opéra populaire. La marionnette à fils actuelle que l’on trouve aussi à l’ouest du Bengale tarer putul nach, est présentée par d’importantes troupes itinérantes qui voyagent avec leurs tentes et jouent des textes du jatra. La musique et le chant font partie intégrante des spectacles.

Depuis peu, des marionnettistes bengalais ont introduit l’utilisation de la marionnette à doigt, de la marionnette à gaine et de la marionnette à tiges dans leurs spectacles. Toutefois, les marionnettes à fils demeurent celles que l’on emploie le plus au Bangladesh. Elles mesurent à approximativement un mètre de haut, sont fabriquées de matériaux mixtes et sont pourvues de neuf fils. Des musiciens accompagnent les représentations : ce sont des dohars. Des chanteurs et des danseurs se joignent parfois au spectacle. Les thèmes privilégiés par les artistes sont variés et consistent surtout en légendes et contes populaires, en numéros de variétés ou en divers sujets contemporains.

L’Académie de Théâtre de Marionnettes Shilpakala du Bangladesh, dirigée par Rashid Haroon, est l’une des compagnies les plus récemment fondées. Située à Dhaka, son répertoire comprend des œuvres musicales, des chansons patriotiques du Bengale, des spectacles de marionnettes chantantes et dansantes et de charmantes histoires aux touches dramatiques. Les scénographies représentent  des villes animées, un village au bord d’une rivière ou d’une forêt où se côtoient des crocodiles, des tigres, des serpents et des renards qui vivent tous près des habitations.