Le Royaume du Cambodge (Khmer : Preăh Réachéanachâk Kâmpŭchéa), anciennement connu sous le nom d’Empire Khmer, est situé dans la partie sud de la péninsule indochinoise en Asie du Sud-est, à la frontière de la Thailande, du Laos, et du Vietnam. Phnom Penh en est la capitale. La religion officielle est le bouddhisme theravada et la population abrite des minorités vietnamienne, chinoise, cham et d’une trentaine de tribus montagnardes.

Le Cambodge possède encore trois types de marionnettes, regroupées sous le terme conventionnel de théâtre d’ombres, une appellation toutefois contestable, notamment parce qu’elle ne correspond pas à l’usage cambodgien. Il s’agit du (nang) sbaek thom (Grand cuir), du sbaek poa (Cuir peint) ou sbaek kandal/mothium (Cuir de taille moyenne), et de sbaek touch (Petit cuir) ou l’ayâng (marionnette). En outre, Pich Tum Kravel signale l’existence de spectacles de marionnettes en bois (tokkata) dans un village de la province de Siem Reap jusqu’en 1970 (il existe un projet depuis 2012 pour les faire revivre).

Le théâtre des « Grands cuirs »

Le nang sbaek est mentionné pour la première fois en 1458, dans une chronique royale du Siam. Au fil des siècles, de nombreux échanges culturels ont eu lieu entre le Cambodge et la Thaïlande. Il se peut donc que le théâtre de marionnettes remonte à l’époque angkorienne et que les Thaïs l’aient rapporté chez eux comme butin de guerre, après la défaite de l’empire khmer en 1431 ; pour l’heure, toutefois, aucune preuve tangible ne confirme cette hypothèse. Par ailleurs, l’influence des modèles thaïs sur les arts cambodgiens au XIXe siècle et l’évolution des arts khmers au XXe siècle, combinées à la rareté des documents, compliquent le tableau. Les ressemblances, mais aussi des différences, sont indéniables entre les marionnettes cambodgiennes d’une part, et le nang yai, qui est moribond, ainsi que le nang talung, encore bien vivant en Thaïlande, d’autre part.

Le sbaek thom qui, selon les termes de Jacques Brunet, est la « réplique dansée des sculptures d’Angkor », constitue un ensemble homogène avec les danses royales et masquées mettant en scène le Reamker, la version cambodgienne du Râmâyana. Les figures de cuir, au nombre de cent cinquante ou davantage, peuvent être très grandes (jusqu’à 1,50 x 1,20 mètres). Une silhouette du personnage d’Enthachit faisant ses adieux à sa famille mesurait 1.27 sur 1.57 mètres et peser jusqu’à 8 kilogrammes. Elles sont animées par dix à douze montreurs, de gauche à droite et de droite à gauche, respectivement derrière puis devant un écran de 10 à 12 mètres de longueur sur 3 mètres de hauteur. L’éclairage est fourni à l’arrière par un brasier constitué de coques de noix de coco ou par une autre source lumineuse. Il peut s’agir de personnages individuels ou de tableaux composites. Les figurines ne possèdent pas de membres articulés et sont soutenues par un ou deux robustes bâtons. Les montreurs reproduisent les pas de danses royales dans un mouvement latéral nécessairement réduit (en raison de la taille et du poids des cuirs). De part et d’autre de l’écran, deux narrateurs racontent l’histoire, reprise ensuite par les danseurs qui commencent à s’animer aux premières notes de musique. Le narrateur, dépositaire des connaissances sur le théâtre d’ombres, est le membre le plus important de la troupe; il est extrêmement difficile à remplacer. Traditionnellement, et aujourd’hui encore dans une large mesure à Siem Reap, les montreurs sont des fermiers.

Aujourd’hui, le théâtre d’ombres ne joue plus que des épisodes (sar, ou flèches) de la partie du Reamker intitulée « La bataille d’Enthachit ». Enthachit, dont le père Reab/Râvana – roi des démons de Lanka – a capturé Seda (Sita), la femme de Ream (Râma), combat l’armée du prince envoyée pour la récupérer, faisant preuve d’un immense courage guerrier et recourant à ses dons surnaturels. La représentation commence par la construction d’un pont jusqu’à Lanka et s’achève par la mort d’Enthachit. L’un des épisodes les plus populaires met en scène la métamorphose de la nièce de Reab (Punyakay) en Seda, flottant inanimée sur l’eau devant le camp de Ream. Hanuman découvrira sa ruse, ce qui aura de terribles conséquences.

Le Reamker est précédé d’un sampeah kru (hommage aux grands maîtres), durant lequel la marionnette du Maha Eysei (l’ascète) flanquée de celles d’Eyso (Shiva) et Noreay (Vishnu/Ream) sont placées devant l’écran. À l’issue de ce rituel, la troupe allume le feu, puis entame un prélude spectaculaire – mais aussi comique – au Reamker : celui-ci met en scène une bataille entre un singe blanc et un singe noir, symboles respectifs du bien et du mal. Dans un esprit de réconciliation, le Maha Eysei ordonne au singe blanc de relâcher son adversaire vaincu.

Autrefois, les spectacles duraient sept – voire dix-sept – nuits consécutives et, récemment encore, certaines représentations se déroulaient pendant plusieurs nuits. Toutefois, aujourd’hui un spectacle traditionnel ne dure généralement que deux ou trois heures. La troupe de Ty Chean – qui, depuis la mort du maître en l’an 2000, est placée sous l’égide du Centre Vipassana de l’ancien ministre de la Culture Chheng Phon à Siem Reap, et dirigée désormais par le petit fils de Ty Chean, Chean Sophan,  connu sous le nom de Puon (conteur et constructeur de marionnette) – constitue désormais la référence en la matière.

Le sbaek thom est accompagné d’un orchestre de pin peat, constitué d’un grand et d’un petit xylophone (roneat), d’un grand et d’un petit ensemble de gongs disposés en demi-cercle (kong), d’un grand et d’un petit hautbois (sralay), d’un tambour à deux faces joué avec les mains (sampho), de deux grands tambours sur pied frappés à l’aide de maillets (skor thom) et d’une paire de petites cymbales (chheung). Le skor thom, qui permet aux danseurs de synchroniser leurs mouvements, constitue l’instrument le plus important ; en 1997, lors du voyage au Japon d’une troupe composée d’artistes de Siem Reap et de Phnom Penh, de toutes les différences régionales existantes, le rythme du tambour fut l’élément le plus difficile à intégrer. Si le pin peat accompagne de nombreuses formes de spectacles au Cambodge, les chants et le style instrumental utilisés pour le sbaek thom sont uniques en leur genre.

La fabrication des marionnettes constitue une activité longue et onéreuse qui requiert de véritables compétences. La peau de vache ou de bœuf, entièrement débarrassée de la chair et des muscles, est trempée plusieurs jours durant dans une solution d’écorces d’arbre bouillies qui lui confère une couleur allant du rouge au brun foncé en passant par le jaune. La peau est ensuite étendue. L’étape suivante nécessite l’intervention d’un dessinateur qualifié, parfaitement versé dans les codifications et les stylisations des figurines représentées (à cet égard, le livre de Kravel semble être devenu l’ouvrage de référence). La phase finale consiste à découper le cuir et à fixer les supports.
Ces marionnettes richement décorées se divisent en cinq catégories : princes, princesses, démons, singes mythologiques et personnages secondaires (l’ascète et les paysans). Leurs caractéristiques physiques – depuis la forme du nez jusqu’aux costumes portés et aux armes – sont définies de manière canonique. Les princes sont toujours de profil, les princesses de face, tandis que démons et singes peuvent présenter l’une ou l’autre position.

La nature sacrée du sbaek thom s’illustre non seulement dans la cérémonie précédant le spectacle, mais aussi dans les pratiques rituelles observées durant la fabrication des marionnettes. Par ailleurs, une représentation peut avoir lieu par exemple pour commémorer le centième jour du décès d’un vénérable, ou encore pour combattre une catastrophe naturelle.

Durant la première partie du XXe siècle, le pays possédait deux troupes : l’une à Battambang (dont les marionnettes ont disparu) et l’autre à Siem Reap. Aujourd’hui, il existe deux compagnies proposant des spectacles de sbaek thom à Siem Reap (la troupe de Ty Chean au Centre Vipassana et celle du Wat Bo), une troupe récemment établie dans la province de Banteay Meancheay, ainsi que le groupe du Théâtre national de Phnom Penh. A Phnom Penh, on trouve également la troupe du Ministère de la Culture et la troupe du Kok Thlok (créée à l’automne 2006). Dans les années soixante, l’Université royale des Beaux-Arts étudiait le sbaek thom sous la direction des maîtres de Siem Reap ; aujourd’hui, le théâtre d’ombres compte parmi les arts du spectacle qui y sont encore enseignés.

Le théâtre des « Petits cuirs »

Le sbaek touch se joue dans une petite cabine couverte surélevée, pourvue d’un écran en drap derrière lequel une source lumineuse permet de projeter l’ombre des marionnettes. Cinq ou six marionnettistes au maximum, tous assis, manipulent les cuirs. Un petit orchestre de pin peat fournit l’accompagnement musical. Les bras – et, dans le cas des personnages comiques, certaines autres parties du corps – sont articulés. Il existe également des marionnettes composites assez grandes formant une sorte de tableau. Les récits d’aventures mettant en scène des princes – comme Preah Chinavong ou Sang Selachey (un garçon né attaché à un coquillage magique) – constituent l’essentiel du répertoire, mais les organisations humanitaires mettent aussi à profit ces petites marionnettes, polyvalentes, pour diffuser par exemple des informations sur le sida ou les violences conjugales.

Au milieu des années cinquante, la troupe de Thuy Biev comptait trois cents figurines, dont plusieurs représentants des décors. En 1994, Duk Rouen possédait cent vingt marionnettes (qu’il avait dissimulées dans un tronc d’arbre creux durant le régime de Pol Pot). Srei Chen n’avait pu conserver que cinquante de ses marionnettes, auxquelles s’ajoutaient au début des années 90 dix nouvelles figurines, ce qui signifie que la troupe ne pouvait jouer que trois des six histoires de son répertoire, et ce malgré l’interchangeabilité des cuirs qui représentent en fait plusieurs personnages. À l’instar de leurs « cousins » de plus grande taille, les hommes sont généralement représentés de profil et les femmes de face.

Les spectacles débutent de la même manière que pour le sbaek thom, à savoir par le sampeah kru et le combat entre les singes noir et blanc. Ces rituels sont suivis d’une lutte opposant les buffles de deux paysans, qu’un policier tente d’apaiser, puis les divers événements au programme se déroulent.

Le combat de buffles, qui donne lieu à de nombreuses improvisations, n’est présenté qu’à des fins comiques. Si la culture bouddhiste enseigne la morale, rien ne stipule que cet enseignement doive être solennel : le petit théâtre d’ombres vit de sa « capacité à amuser ». Le héros populaire burlesque de Phnom Penh porte le nom d’Ayâng, synonyme du petit théâtre d’ombres. Il s’agit d’un personnage ventru, chauve et muni d’une hache, qui forme un duo avec Ayao, à la bouche en forme de bec. Son homologue à Siemreap est Apok, ou Asou.

Pour les marionnettistes, les occasions de se produire dans un contexte traditionnel sont plus limitées aujourd’hui, mais les représentations financées par des sponsors étrangers attirent un large public local admis à titre gracieux. Ainsi, lorsqu’une équipe de télévision japonaise commanda un spectacle pour un soir auprès de la troupe de Nap Pow, l’occasion fut mise à profit le soir suivant pour commémorer la mort d’un ancêtre. En octobre 2004, la troupe de Ty Chean avait déjà programmé seize représentations pour les touristes entre novembre et mars (la saison du sbaek thom).

Dans le cadre de Siem Reap, il convient de citer les marionnettistes suivants (auxquels s’ajoutent d’autres membres de groupes divers collaborant parfois entre eux) : Nap Pow, Nap Rin, Ty Chum, Hien Oun, Saw Van, Duk Roeun et Srei Chen, sans oublier le Vénérable Pin Sem du Wat Raja Bo. Ce dernier, marionnettiste avant de devenir moine, a joué un certain rôle dans la renaissance du théâtre d’ombres dès le milieu des années quatre-vingt, depuis un camp de réfugiés en Thaïlande.

Par ailleurs, des associations artistiques comme Cambodia Living Arts (Arts vivants du Cambodge), Friends of Khmer Culture (Amis de la Culture khmère), et la Foundation Modern Puppet Center (Japon) (Fondation  du Centre de la Marionnette moderne) aident par le financement privé et organisent la promotion, ainsi que des organisations humanitaires telles que Krousar Thmey (à Siem Reap et Sisophon), CDCAPK (Siem Reap) et Future for Cambodian Children (Siem Reap) qui emploient des maîtres marionnettistes pour enseigner leur art à de nombreux enfants. À Phnom Penh, signalons le Théâtre national, Sovanna Phum, Reyum et Sinn Sami.

Après la chute de Pol Pot en 1979, vingt-trois marionnettes peintes ont été découvertes dans le palais royal de la capitale abandonnée. Une tentative a alors été faite de reconstituer le puzzle du passé à partir de ces objets proprement dits et de témoignages oraux. La plus grande marionnette retrouvée dans la cache (représentant un attelage royal conduit par deux personnages, trois danseurs et deux divinités) mesurait 78 centimètres de largeur sur 90 centimètres de hauteur, et la plus modeste (un homme en marche) 22 centimètres sur 50 centimètres. Ces marionnettes magnifiques, montées sur deux supports et dépourvues de membres articulés, présentent une conception analogue au sbaek thom. Ce style – utilisé pour des spectacles de tradition exclusivement royale, présentés en journée lors d’occasions telles que l’anniversaire du roi ou la fête des eaux – a disparu vers la fin du XIXe ou le début du XXe siècle. Malgré les recherches, les connaissances concernant son répertoire restent « vagues et insuffisantes ». Il aura fallu attendre les journées culturelles du Cambodge, en l’an 2000, pour que de nouvelles marionnettes peintes jouent au Théâtre Chatomukh « le barattage de l’océan de lait », d’après le bas-relief de la galerie orientale d’Angkor Wat ; long de 50 mètres, il représente le grand mythe de la Création dédié à Vishnu. Le Théâtre national possède encore des artistes capables d’animer ce genre de cuirs. Sovanna Phum, compagnie novatrice dirigée par Mann Kosal, a fabriqué et introduit quelques marionnettes peintes en 2004, à l’occasion d’un spectacle utilisant divers médias. Le groupe Ieng Houen-led Kok Thlok a également realize des figurines colorées.

En 1958, Henri Marchal écrivait que le théâtre d’ombres tendait à disparaître, progressivement remplacé par des distractions modernes, parmi lesquelles le cinéma occupait une place de choix. Il partageait l’opinion selon laquelle ce théâtre trop lent et trop monotone n’était plus en adéquation avec la mentalité de la jeune génération. Pourtant, malgré des décennies de guerre, la souffrance des artistes sous Pol Pot, la pauvreté, ainsi que l’influence de la vidéo, du karaoké, de l’Occident et de la Thaïlande, ce théâtre – grâce à la passion de ses acteurs, de personnalités individuelles et d’institutions dans le pays et à l’extérieur – n’est pas encore tombé dans l’oubli. En effet, le classement, en 2005, du sbaek thom sur la liste des trésors du Patrimoine immatériel de l’Humanité de l’UNESCO (rejoignant ainsi les formes célèbres du ningyō joruri japonais (Bunraku), le wayang d’Indonésie, et les pupi siciliani) a donné un véritable élan. Kok Thlok a donné des représentations de sbaek thom and sbaek touch au Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes de Charleville-Mézières, France, en septembre 2011, et la troupe nationale a fait de même à Paris en juin 2012.

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