Marionnettiste et éducatrice israélienne. Après son implication dans le premier groupe latino-américain de théâtre d’ombres Transparencies (1968-1972) au Collegium Musicum de Buenos Aires, Patricia O’Donovan décroche une licence et une maîtrise en zoologie auprès de l’Université Nationale de Buenos-Aires (1978). Elle émigre en Israël la même année en raison de la répression politique qui sévit en Argentine, à l’époque.

A Jérusalem elle travaille à partir de 1982 avec The Train Theater (Teatron Ha Karon). Diplômée de l’Ecole des Arts Plastiques en 1987, elle reçoit un doctorat en biologie de l’Université Hébraïque en 1989, puis un diplôme de troisième cycle dans les Arts du Théâtre délivré par l’Université de Santa Cruz (Etats-Unis) en 1990 où elle étudie le wayang golek indonésien. (Elle présente ensuite un spectacle de wayang en Israël avec Hanuman the White Monkey en 1990).

Patricia O’Donovan enseigne le théâtre aux enfants et aux enseignants de classes maternelles à la Youth Wing du Musée d’Israel à Jérusalem, depuis 1983. Elle est aussi un précurseur de l’enseignement de la science par le théâtre, ceci en collaboration avec le Musée de la Science Bloomfield. Elle enseigne à la David Yellin School of Education, à la Emuna School of Art, au Kerem Institute, ainsi que dans d’autres lieux nationaux et internationaux. Elle collabore avec le Jerusalem Symphony Orchestra dans le cadre de concerts pour la famille en 1995-1999. Elle se produit lors de  festivals en France, à Charleville-Mézières, en Irlande (Dublin Theatre Festival), en Inde (Ishara Festival), en en Amérique du Nord et du Sud. Elle  présente des aspects caractéristiques de la culture israélienne en Allemagne, en Suisse et dans de nombreux autres pays. Touch of Light (Nekudat Or, 1994) tourne dans le pays et à l’étranger tout comme, Louis, l’enfant de nuit, qui a été joué plus de 2000 fois en France seulement. La pièce raconte l’histoire de Louis Braille et son invention de l’écriture pour les aveugles et est jouée au moyen de découpages de papier et d’ombres. Une bougie est utilisée comme source lumineuse.

Patricia O’Donovan combine son travail scientifique et artistique en écrivant, exposant, créant, mettant en scène, jouant son art de la marionnette dans différents spectacles et expositions : par exemple, le théâtre d’ombres interactif à Pesach en 2012. Edison’s Invention Factory (1997) et Electrified Ben (1989) racontent la vie et les recherches d’Edison et de Franklin. Five Steps to the Moon (1991-2007) montre les différents aspects de l’Univers dans l’histoire de la science tandis que Picnic of the Stars (Picnic me ha Stratim, 2002) explore les phénomènes naturels comme les tremblements de terre et les ouragans. Ce ne sont que quelques exemples de spectacles commandés et produits par le Bloomfield Science Museum de Jérusalem.

Head in the Clouds (1989), adapté de l’œuvre d’Eugene Ionesco, est une pièce en théâtre d’objets où l’étrangeté et le  hasard se rencontrent. Jan’s Daughter (2002) évoque des images de l’Ange de la Mort de Walter Benjamin (une image inspirée d’un dessin de Paul Klee). Pour ce, elle utilise des rouleaux de la Torah (fabriqués avec des pieds de chaise en bois) pour présenter un récit de l’Holocauste raconté par une jeune fille hollandaise (devenue plus tard une artiste de Jérusalem), Hannah Yakin, que ses amis rejettent parce qu’elle est juive. Les pièces de Patricia O’Donovan laissent aussi place aux explorations interculturelles tel Amanili Sings (2009) qui utilise le théâtre d’ombres accompagné de berceuses de l’antique Mésopotamie.

Les spectacles du Patricia O’Donovan’s présentent souvent de simples découpages, des objets, des masques ou des rouleaux de parchemin évocateurs. À l’aide du texte imaginé et des histoires tissées à travers le jeu et la narration, les objets  sont chargés d’un poids métaphysique. Elle crée un langage visuel personnel pour montrer un monde où la lumière et l’obscurité s’entremêlent.

(Voir Israël.)