Metteur en scène de marionnettes et pédagogue russe. Roman Vinderman obtint en 1970 son diplôme du Leningradsky gosudarstvenny institut teatra, muzyki i kinematographii (Institut de Théâtre, Musique et Cinéma de Leningrad ; actuelle Académie des Arts du Théâtre de Saint-Pétersbourg). Il étudia auprès de Mikhaïl Korolev. De 1974 à 1983, Vinderman fut le principal metteur en scène du Sverdlovsky teatr kukol (Théâtre de Marionnettes de Sverdlovsk, actuel  Yekaterinburgsky munitsipalny teatr kukol, ou Théâtre Municipal de Marionnettes d’Iekaterinbourg, ainsi que chargé de cours et formateur pour les marionnettistes de l’école supérieure de théâtre locale. De 1983 à son décès en 2001, Vinderman dirigea également le Théâtre de Marionnettes Skomorokh à Tomsk, en Sibérie Occidentale.

Roman Vinderman fut une des figures éminentes du mouvement d’avant-garde appelé le « Groupe de l’Oural » (voir Russie, Le « Groupe de l’Oural »). Le style très influent de Vinderman se caractérise entre autres par son attachement à une littérature, qui jusque là n’avait pas été considérée comme matériau dramatique pour le théâtre de marionnettes et par ses expériences avec des volumes de très grandes tailles, composant des images artistiques à partir d’objets (éléments du décor, vêtements, etc.). Son épouse, Lyubov Petrova, scénographe et constructrice de marionnettes, était co-auteure de ses oeuvres. Leurs créations les plus célèbres sont notamment : Banya (Les Bains publics, 1979) de Vladimir Maïakovsky, Sirano de Berzherak (Cyrano de Bergerac, 1981) d’Edmond Rostand, Mirandolina (1984) d’après Carlo Goldoni, Bylo ili ne bylo (Etait-ce ou n’était-ce pas, 1987) de Pavel Grushko, basé sur Le Maître et Marguerite de Mikhaïl Boulgakov et la mise en scène de Kotlovan (La fouille, 1989) d’Andreï Platonov.

Pour rendre hommage à la vie et à l’oeuvre de l’artiste, le Théâtre de Marionnettes Skomorokh de Tomsk fut renommé en 2001 Théâtre Roman Vinderman.

(Voir Russie.)

Bibliographie

  • Goldovski, Boris. Koukly Entsiklopediya [Marionnettes. Encyclopédie]. Moscou: Vremya, 2004, p.99.