La Nouvelle-Zélande (en Maori : Aotearoa) est un pays insulaire situé dans le sud-ouest de l’Océan Pacifique et à l’est de l’ Australie, dont il est séparé par la mer de Tasman. Il est constitué de deux îles principales – l’île du Nord (Te Ika-a-Māui) et l’île du Sud (Te Waipounamu) – et de nombreuses plus petites îles (voir Océanie).
Le pays peut se targuer d’une tradition d’arts de la marionnette remontant à plusieurs centaines d’années. Celle-ci commence avec une forme indigène de pratique de la marionnette et évolue ensuite sous l’influence plus récente des migrants venus d’Europe et d’Asie. La Nouvelle-Zélande traverse actuellement une période intéressante de son développement culturel alors qu’elle tente d’appréhender ses traditions polynésiennes et européennes tout en y articulant une nouvelle identité nationale liée à une période de migration massive, de mondialisation et de développement des hautes technologies. Des réalisateurs, comme Peter Jackson, ont largement exploré et développé de nouvelles technologies pour créer des films fantastiques tels que la trilogie du Lord of the Rings (Seigneur des Anneaux) et de nombreux artistes de théâtre recourent à la marionnette et au masque pour appréhender l’expérience de la migration. Comme leurs contemporains à travers le monde entier, les marionnettistes de Nouvelle-Zélande sont – et continueront d’être – portés par le désir de donner vie à l’objet inanimé.
Histoire des origines
Le nga karetao est une forme rare de marionnettes pratiquée à l’origine par les Maori, le peuple indigène de la Nouvelle-Zélande. Certaines tribus utilisaient ce genre de marionnettes, diversement désigné par les termes karetao (par les Ngati Tuhoe), karari (par les Ngati Porou) et toko raurape (par certaines tribus du Far North). Ces figurines de bois très finement sculptées représentaient des ancêtres dont souvent un moko – un tatouage facial – indiquait le rang élevé. Les karetao étaient considérés comme des taonga – objets sacrés – auxquels étaient accordés un grand respect et une grande révérence car la croyance voulait qu’ils soient possédés par le mauri – force vitale – de l’ancêtre, qui se manifestait lorsque l’interprète les manipulait. L’interprète tenait la figurine par une poignée sculptée sous ses jambes et tirait par l’arrière sur des fils afin de mettre en mouvement ses bras, articulés de façon lâche. Des chants spécifiques étaient composés pour ces figurines, connus sous le nom de oriori karetao.
Suite à l’arrivée des Européens au début du XIXe siècle, les traditions liées à ces marionnettes s’effacèrent sous l’effet général de la colonisation et de l’imposition du christianisme, c’est pourquoi si peu d’informations nous sont parvenues sur le rôle ou le statut de l’interprète ou encore sur le contexte dans lequel les karetao étaient utilisés. Toutefois, quelques indices laissent penser qu’ils servaient à enseigner aux jeunes gens l’histoire et la généalogie tribales et que parfois les femmes les employaient, de manière satirique, pour résoudre des différends entre des personnes. L’éminent chercheur et compositeur maori, Dr Hirini Melbourne (décédé en 2003), qui menait des recherches sur les taonga puoro (instruments de musique sacrée), affirmait que les taonga puoro et les karetao étaient utilisés dans le même but d’ « apaisement de la Terre et des Hommes ». Très peu de figurines ont survécu jusqu’à aujourd’hui mais on en trouve quelques beaux exemples dans des collections de musée en Nouvelle-Zélande, en Grande-Bretagne et aux États-Unis.
Le premier marionnettiste européen qui ait laissé une trace en Nouvelle-Zélande est le « professeur » Barney Whiterats, alias Robert Winter. Il arriva en Nouvelle-Zélande en 1849, arrivant de Londres, où il aurait prétendument été « professeur de Punch et Judy ». À son arrivée à Port Chalmers, le port de Dunedin, il sauta du bateau et débuta immédiatement une carrière de professeur de Punch itinérant, marionnettiste d’ombres, forain et dompteur de rats, qui devait durer soixante ans. Il se produisit partout où il le put, des salles de music-hall aux hangars à moutons. Toutefois, les conditions de vie étaient rudes et cette vie au jour le jour, même pour un amuseur professionnel, impliquait de parcourir de nombreux kilomètres pour n’obtenir en retour que de maigres compensations. Il ne fait aucun doute que Barney Whiterats fut un personnage haut en couleurs, transportant un « coffre presque aussi gros que lui, qui contenait son écran, les marionnettes et les souris blanches de spectacle », il était très aimé des écoliers de l’île du Sud. Il continua de se produire jusqu’à trois mois avant de décéder en 1911, à l’âge de 90 ans.
Premières compagnies modernes
Durant la seconde moitié du XIXe siècle, différentes troupes de marionnettes à fils – dont les Webb’s Royal Marionettes – firent des tournées en Nouvelle-Zélande. Toutefois, ce n’est qu’en 1939 qu’Arnold Goodwin fonda la première troupe moderne d’importance en Nouvelle-Zélande : The Goodwin Marionette Theatre. La naissance de cette troupe de théâtre de marionnettes professionnelle est liée à la création en 1937, par Arnold Goodwin – qui était alors professeur à la Elam School of Fine Arts d’Auckland – d’un cours de scénographie au sein de ce programme. Une scène miniature fut construite, sur laquelle les étudiants firent jouer des marionnettes à fils afin de donner vie à leurs créations. Goodwin fut frappé du potentiel dramatique de ces figurines animées et entreprit le vaste projet de sculpter les personnages de The Tempest (La Tempête) de William Shakespeare. En 1939, il constitua une troupe d’artistes regroupant Raeburn Griffiths, Freda Crosher, Arthur Thompson et Barbara Thompson, la fille de Goodwin. La troupe se produisit principalement pour des publics adultes et familiaux lors de ses tournées dans le pays. Leur intégrité artistique, la grande qualité de leurs spectacles et leur attachement à des œuvres sérieuses eurent un impact notable sur nombre de marionnettistes néo-zélandais et australiens.
Jusqu’au début de la Seconde Guerre Mondiale, le Goodwin Marionette Theatre se produisit dans les écoles avec un programme varié incluant La Tempête. Dès le début de la guerre, le Service d’Éducation de l’Armée (Army Education Welfare Service) engagea la compagnie qui, durant les deux années suivantes, présenta une cinquantaine de spectacles devant 20 000 membres de la Force aérienne, de l’Armée de terre et de la Marine et dans des hôpitaux. À la fin de la guerre, la compagnie partit en tournée dans un autobus reconverti – transportant un spectacle de marionnettes à fils à travers les différentes fêtes foraines de Nouvelle-Zélande. Durant deux ans, le Goodwin Marionette Theatre parcourut 20 000 kilomètres et se produisit devant 120 000 personnes, dans des lieux allant des plus grandes villes du pays à des zones rurales isolées. En plus de La Tempête et du The Reluctant Dragon (Dragon récalcitrant) de Kenneth Grahame, un nouveau spectacle, The Jollywood Revue (La Revue de Jollywood), introduisit de nombreux nouveaux personnages, dont la plupart étaient représentés par des marionnettes à subterfuge (trick puppets) (voir aussi Métamorphose). Des marionnettes à gaine furent utilisées pour la première fois en 1948 sur la tournée du spectacle Alice in Wonderland.
En 1949, après une série de tournées avec le Community Arts Service (Service Communautaire des Arts), les marionnettistes prirent des chemins différents. Arnold Goodwin revint au théâtre d’acteurs, bien que, plus tard, sa femme Mary et lui présentèrent de nouveau La Tempête. Raeburn et Freda émigrèrent en Australie, où ils fondèrent le Griffiths Marionette Theatre. Arthur Thompson s’engagea dans le cinéma et la publicité tandis que Barbara Thompson et sa sœur Joan Chalmers se tournèrent vers la marionnette à gaine, les films de marionnettes et travaillèrent sur des œuvres promotionnelles pour des produits commerciaux. Ils continuèrent de se produire sous le nom de Goodwin Marionette jusqu’en 1961, date à laquelle Arthur et Barbara partirent pour l’Angleterre. En 1983, Anne Forbes restaura les marionnettes du Goodwin Marionette Theatre, qui constituèrent le fonds du New Zealand Puppet Theatre. La collection de marionnettes à fils du Goodwin Marionette Theatre est aujourd’hui conservée au Musée d’Auckland.
Les années 1950, 1960 et 1970
Né à Londres en 1928, Raymond Boyce fut passionné de marionnettes avant d’avoir l’âge de quitter l’école. Avec l’aide de ses parents et amis, il avait construit son propre théâtre de marionnettes afin de récolter des fonds pour les secours et la Croix Rouge durant les premières années de la Seconde Guerre Mondiale. Au cours de ses deux années de service au sein de l’Armée Britannique, Boyce construisit en marionnettes la distribution complète de l’opéra de Bizet, Carmen. Plus tard, il étudia la scénographie à la Slade School of Fine Arts de Londres et à la Old Vic Theatre School. Son intérêt pour la marionnette ne tarit pas et il fut invité en 1949 à jouer à Budapest à l’occasion de la Journée Nationale Hongroise de la Marionnette. Boyce monta également des spectacles de divertissement dans les parcs londoniens et travailla en tant qu’interprète pour le John Wright Marionette Theatre. Suivirent de grands projets de marionnettes pour la télévision avec la BBC ainsi que des productions d’œuvres de répertoire et des créations indépendantes.
En 1953, Boyce fut invité en Nouvelle-Zélande pour intégrer en tant que scénographe le New Zealand Players, récemment formé. Il y rencontra Geraldine Kean, l’accessoiriste de la compagnie, qui avait déjà utilisé des marionnettes pour ses travaux d’ergothérapeute. En septembre 1957, Boyce et Kean quittèrent le groupe pour fonder The Puppet Theatre, suite à quoi ils se marièrent. La nouvelle compagnie joua d’abord pour le Service Communautaire des Arts. Sur cette première tournée de onze semaines, ils travaillèrent avec des marionnettes à tiges, à gaine et des figures d’ombres. Le répertoire incluait Les Oiseaux d’Aristophane, Héro et Léandre de Ben Jonson et Le Roi cerf de Carlo Gozzi. Le Puppet Theatre continua de tourner à plein temps jusqu’en 1961 puis ne se produisit plus qu’occasionnellement jusqu’en 1981. Raymond Boyce se consacra à sa carrière florissante de scénographe, il conçut plus de 130 productions, opéras, ballets et pièces de théâtre.
Greer Twiss, reconnu comme l’un des plus importants sculpteurs de Nouvelle-Zélande, est né à Auckland en 1937. Il est également un grand maître en construction de marionnettes et a créé d’exceptionnelles marionnettes à fils et une magnifique série de figurines de Punch et Judy. Lorsqu’il était enfant, Twiss construisait et mettait en scène des marionnettes à fils puis, alors qu’il était encore élève au collège d’Auckland, Auckland Grammar School, il monta avec des marionnettes l’opéra Trial by Jury de Gilbert et Sullivan. Il poursuivit sa carrière de marionnettiste dans les années 1950 – sous le nom de Greer Twiss Marionettes. À son apogée, son théâtre comptait environ deux cents marionnettes à fils. Malheureusement, un grand nombre d’entre elles ont été détruites dans un incendie en 1985. De 1957 à 1961, Greer étudia la sculpture à la Elam School of Fine Arts. Depuis, à l’exception de deux séries télévisées en 1960-1961, il consacre son temps à la sculpture et officie depuis trente trois ans en tant que maître de conférences à Elam.
Hazel « The Puppet Lady » (« la Dame Marionnette ») et Murray Gittos se rencontrèrent grâce à leur engagement au sein de Unity Artists (Artistes Unis), une organisation culturelle de gauche, créée au début des années 50 et qui se donnait pour but de « faire sortir les arts à la rencontre des gens ». Les deux artistes étaient acteurs et Hazel interprétait des sketchs et des monologues. Puis vers le milieu des années 50, elle s’empara de marionnettes à gaine et sous le nom de Unity Puppets (Marionnettes Unies), elle se produisit pour des publics adultes. Ses pièces, écrites par son mari Murray, étaient satiriques et s’ancraient dans l’actualité et le local, comme ces œuvres intitulées Equal Pay (Salaire égal) ou Elections (Élections).
Fondé par des immigrants écossais – Jim et Edna Burton – le Burton Theatre of Puppets se produisit dans des écoles de 1964 à 1981. Chaque année, les Burton sélectionnaient un conte folklorique d’un pays différent, qu’ils adaptaient ensuite sous forme de spectacle de marionnettes à tiges. Les marionnettes portaient les costumes traditionnels du pays et un enregistrement sonore permettait de diffuser la musique folklorique du pays mis à l’honneur. Jim Burton fut très actif au sein de l’UNIMA et il occupa pendant de nombreuses années la fonction de représentant officiel de la Nouvelle-Zélande au sein du Conseil de l’UNIMA. Les Burton furent invités à représenter la Nouvelle-Zélande lors du premier Festival de la Marionnette Asie-Pacifique, qui eut lieu à Tokyo en 1979. Edna Burton a écrit et publié un ouvrage sur les « junk puppets », marionnettes faites de matériaux de récupération.
Dans les années 1970, le Red Mole Theatre (Alan Brunton, décédé en 2002, et Sally Rodwell, décédée en 2006) recourait à tous les types de marionnettes pour monter des cabarets politiques. Ils ont également fondé le White Rabbit Puppet Theatre, qui produisait des spectacles de marionnettes à gaine pour tourner dans les écoles. Deux autres membres de la compagnie, Deborah Hunt et Rose Beauchamp poursuivent leurs carrières dans la marionnette. Hunt a emménagé à Porto Rico où elle enseigne et monte des spectacles de masque et de marionnettes pour et avec des groupes communautaires. Beauchamp continue de travailler en tant qu’interprète de théâtre d’ombres. Son solo transportable de théâtre d’ombres – The Blue Shoe Shadow (l’ombre de la chaussure bleue) – traite de la thématique environnementale et est présenté dans des festivals de marionnettes du monde entier.
Les années 1980 et la suite
Au début des années 1980, Rose Beauchamp a œuvré à la venue du Welfare State International (Grande-Bretagne) en Nouvelle-Zélande pour des ateliers ou des représentations communautaires. En 1986, elle créa le Premier Festival International de Marionnettes de Nouvelle-Zélande à Wellington et contribua à la fondation de PINZ-UNIMA (Puppeteers in NZ ou marionnettistes de Nouvelle-Zélande, affiliés à l’UNIMA). Beauchamp a travaillé sans relâche pour PINZ-UNIMA durant de nombreuses années et a mené des recherches sur les liens entre les marionnettes traditionnelles maories et la tradition vivante des kugutsu – marionnettes sacrées – représentant une lutte de Kami Sumo ou God Sumo, dans un temple shinto du Sud du Japon. Dans les années 1980, le metteur en scène Warwick Broadhead – sous l’influence de compagnies telles que Welfare State International et Drama Action – produisit de nombreux événements communautaires de grande envergure, utilisant des marionnettes géantes et de l’imagerie animée. Dans les années 1990, Broadhead changea d’orientation et produisit des pièces miniatures mettant en scène des marionnettes et des objets, dans des salons de particuliers.
Anne Forbes fonda le New Zealand Puppet Theatre (NZPT) and Museum of Puppets (1984-1994), compagnie professionnelle subventionnée par l’Arts Council, qui se produisit à travers le pays et créa des spectacles pour adultes et pour enfants. Son répertoire initial se basait sur la collection du Goodwin Marionnette Theatre (voir ci-dessus) et adaptait des œuvres de littérature contemporaine pour enfants sous forme de pièces pour marionnettes. Sous sa direction, la compagnie s’orienta rapidement vers un nouveau travail de conception et de développement afin de mettre l’accent sur des thèmes spécifiques à la culture et à la société néo-zélandaises. La compagnie expérimenta avec audace tous les styles et les techniques de marionnettes, pleinement en phase avec cette tendance internationale à un théâtre visuel et non-verbal. Le solo pour adultes de Forbes, Out of Hand (1989), acclamé par la critique, proposait une forme hybride entre théâtre d’objets et théâtre physique. Le NZPT proposa des formations pour marionnettistes, dont des master classes de Philippe Genty et de Richard Bradshaw. Il impulsa également un programme de formation pour un groupe de jeunes marionnettistes maoris qui formèrent une troupe indépendante affiliée au NZPT, sous le nom de Nga Karari Maori o Aotearoa. Nga Karari créa des spectacles contemporains mettant souvent en scène des personnages d’oiseaux ou d’animaux indigènes et joués en te reo (langue maorie) dans les kohanga reo (école maternelle de langue maorie), les kura (école de langue maorie) et les marae (lieux de rassemblement traditionnels).
En 1991, Forbes créa Out of Hand Productions, une compagnie indépendante de théâtre de marionnettes, avec une ancienne marionnettiste du NZPT, Rebekah Wild (anciennement Whiteside). Plus tard, Wild partit pour Londres où elle travailla avec le Little Angel Theatre. Elle revient régulièrement en Nouvelle-Zélande pour participer à des projets en tant que constructrice de marionnettes ou interprète. En 1994, Forbes joignit ses forces à celles de Tim Denton, un créateur et interprète de théâtre de masque, de marionnettes géantes et de théâtre visuel. Leur compagnie, AboutFace Productions, se produit dans le pays et à l’international dans des festivals, autant avec des spectacles en salle qu’avec des déambulations de marionnettes de très grandes tailles. Ils partirent pour la Tasmanie en 2004, lorsque Forbes fut nommée directrice artistique du Terrapin Puppet Theatre. AboutFace Productions est aujourd’hui basé à Melbourne, en Australie, où Forbes et Denton continuent d’enseigner et de monter des spectacles de marionnettes avec lesquels ils tournent.
D’autres marionnettistes ont exercé et transmis leur art, parmi lesquels il faut mentionner les noms suivants. Jonathan Acorn, interprète accompli, pratique la marionnette à gaine et le théâtre d’objets. Norbert Hausberg, d’origine allemande, s’est produit dans les écoles pendant de nombreuses années avec ses marionnettes à fils. Sur l’île du Sud, le Flying Hat Puppet Theatre de Briar Middleditch explore des formes ambitieuses de théâtre visuel avec marionnettes explorant des thèmes pour adultes et monte des projets de théâtre communautaire. Leslie Trowbridge (décédée en 2002) se spécialisa dans une forme unique d’opéra pour marionnettes. Dr Joko Susilo, indonésien issu d’une lignée de dalang depuis huit générations, a épousé une néo-zélandaise et s’est installé à Dunedin ; en 1997, il a monté un projet appelé Wayang Karetao intégrant du théâtre d’ombres javanais et des légendes maories (voir Wayang). Il continue d’enseigner et développe des projets interculturels en Nouvelle-Zélande et à l’international.
Les Feebles (titre original : Meet the Feebles), film choc, à petit budget, réalisé par Peter Jackson en 1989, est devenu culte dans le monde entier, avivant l’intérêt d’un nouveau public pour les marionnettes filmées (voir Cinéma). Dans les années 2000, la trilogie du Seigneur des Anneaux de Jackson opéra d’importants progrès du côté des techniques de capture de mouvements et de la marionnette digitale, ces avancées sont devenues des normes pour cette industrie. L’engagement de Peter Jackson pour la production de films fantastiques à partir de créatures artificielles a offert des opportunités et une visibilité à toute une génération de concepteurs et d’interprètes intéressés par la marionnette. Nombre de ces personnes qui ont acquis leurs compétences en travaillant sur un film de Jackson créent aujourd’hui de l’imagerie animée de grande dimension pour des événements sportifs ou des festivals d’art. D’autres travaillent dans des studios d’animation commerciaux.
Les nouvelles expériences menées du côté du spectacle « vivant » recourent souvent à des marionnettes, des masques ou des éléments visuels. L’australien L. Peter Wilson a fait entrer la marionnette dans le répertoire du National Theatre for Children. Jacob Rajan et Justin Lewis – Indian Ink Theatre Company – utilisaient de la marionnette et du masque dans leur création, The Candlestickmaker (2000), qui fut plusieurs fois primée. Kate Parker et Julie Nolan – Red Leap Theatre – intègrent diverses formes de marionnettes à des spectacles théâtraux élaborés comme leur très populaire adaptation du livre de Shaun Tan, The Arrival (2009).
La façon dont les marionnettistes néo-zélandais vivent leur travail autant que la réception des œuvres par les publics ont grandement évolué au cours des cinquante dernières années. Néanmoins, comme Barney Whiterats un siècle auparavant, des troupes itinérantes continuent de se produire dans des écoles, foires et festivals, même si, à la différence de Barney, leur horizon d’action n’est plus limité à la distance qu’ils peuvent parcourir à pied chaque jour.
Bibliographie
- Beauchamp, Rose. Living Puppets. Wellington (NZ): Steele Roberts, [s.d.].
- Best, Elsdon. Games and Pastimes of the Maori. Wellington (NZ): Government Printer, 1976.
- Burton, Edna. Just Junk! How to Make Puppets Out of Everyday Items. Palmerston North (NZ): Kanuka Grove Press, 1999.
- Harcourt, Peter. A Dramatic Appearance: NZ Theatre 1920-1970. Wellington (NZ): Methuen, 1978.
- Henderson, Jim. Swagger Country. Auckland (NZ): Hodder & Stoughton, 1976.
- Nicholson-Garrett, Gladys. St Bathans. Dunedin (NZ): McIndoe, 1977.