Directeur de théâtre de marionnettes et marionnettiste britannique. Fils de John Holden, marionnettiste, qui parcourait la Grande-Bretagne en famille avec son théâtre mobile, dont avait toutefois hérité son frère ainé, John.
À l’automne de 1873, Thomas Holden partit en Amérique avec les Bullock’s Royal Marionettes. Il s’en sépara avec un groupe qui, sous la direction des entrepreneurs américains McDonough et Earnshaw, commença à concurrencer Bullock. Ayant débuté à Philadelphie (mars 1874), avant de passer à Cincinnati puis à San Francisco, ils firent ensuite la tournée des villes de l’Ouest. En 1875, Thomas Holden tourna en Grande-Bretagne avec sa propre compagnie et affirmait avoir, l’année suivante, connu un succès inégalé aux États-Unis. En aout 1876, Bullock entreprit contre lui une action en justice pour rupture de contrat, au terme de laquelle il reçut 200 livres de dédommagements.
En 1875, Thomas Holden et ses Imperial Marionettes connurent un premier grand succès à Londres avec Beauty and the Beast (La Belle et la Bête). Puis il parcourut l’Europe du Nord avant de revenir à Londres avec Jack the Giant Killer (Jack le Tueur de Géants).
La période 1879-1880 fut profitable à Thomas Holden, qui joua à Paris et dans d’autres grandes villes de France.
En 1881, il visita Vienne avant de tourner en Pologne et en Roumanie. Les deux années suivantes, il alla à Moscou, Constantinople, Odessa et Saint-Pétersbourg, où il donna quinze représentations spécialement destinées à l’aristocratie russe, dont deux commandées par le couple impérial.
Il revint en Allemagne, passa en Roumanie, en Grèce et en Italie, puis en France qu’il quitta en 1887 pour l’Amérique du Sud (Argentine et Brésil) et Montevideo (Uruguay) notamment.
Selon la fille de Thomas Holden, celui-ci aurait pris sa retraite à quarante ans, mais il a probablement prolongé sa carrière de quelques années. Il décéda à l’âge de 84 ans.
D’une intelligence effervescente, Thomas Holden avait un don publicitaire, ce qu’atteste le style de ses affiches colorées et détaillées. Il a joué devant les têtes couronnées, et il laisse le souvenir d’un roi de la marionnette à fils.
(Voir Grande-Bretagne.)
Bibliographie
- Ginisty, Paul. “Thomas Holden et ses Fantoches”. La Revue réaliste. 9 avril 1879.
- Maindron, Ernest. Marionnettes et Guignols. Paris: Éditions Félix Juven, 1900.
- McCormick, John. The Victorian Marionette Theatre [Le Théâtre de Marionnttes victorien]. Iowa City (IA): Iowa University Press, Studies in Theatre History and Culture, 2004.
- Moranges, Louis de. Thomas Holden et ses Fantoches. Paris: E. Perreau, 1879.
- Phillips, John. “A Survey of Victorian Marionette Companies” [Une Étude sur les Compagnies de Marionnettes victoriennes]. The Puppetry Yearbook. Vol. III. Lewiston (NY): The Edwin Mellen Press, 1997.
- Speaight, George. The History of the English Puppet Theatre [L’Histoire de Théâtre de Marionnettes anglais]. Londres : George Harrap, 1955; Illinois: Robert Hale/South Illinois University Press, 1990.