Dramaturge belge d’expression française bien qu’issu d’une famille flamande, Adémar Martens, dit Michel de Ghelderode, produisit, entre 1924 et 1926, cinq œuvres pour un genre qu’il affectionna particulièrement, les marionnettes bruxelloises. Le Mystère de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, La Tentation de saint Antoine, Duvelor ou la Farce du Diable vieux, La Farce de la Mort qui faillit trépasser, Le Massacre des Innocents, oeuvres prétendues « reconstituées » d’après les souvenirs de vieux montreurs mais en réalité écrites par lui-même, illustrent son gout pour la mystification.
Peu apprécié des théâtres bruxellois de l’époque, Ghelderode fut accueilli au Vlaamsche Volkstooneel (VVT, Théâtre populaire flamand) ouvert aux tendances nouvelles sous l’impulsion de son metteur en scène Johan de Meester. La Farce de la Mort qui faillit trépasser, traduite en flamand, fut créée en 1925. En 1927, ce furent les Images de la Vie de saint François d’Assise. Toutefois, en dépit du succès, l’aventure s’acheva en 1932 avec la disparition de la troupe.
En 1934, le marionnettiste bruxellois de tradition populaire Toone IV (Jean-Baptiste Hembauf) créa La Passion, qui reprend une pratique du XVe siècle qui permettait à un condamné de sauver sa vie s’il réussissait à résister à la crucifixion. La farce de Duvelor fut montée au Théâtre de l’Enfance par José Géal en 1960. Ces pièces furent reprises au Théâtre de Toone VII qui créa ensuite Pitje la Mort (La Farce de la Mort … ), La Tentation de saint Antoine et, sous le titre de La Nativité, Le Massacre des Innocents. Le Siège d’Ostende, Épopée militaire pour Marionnettes, écrit en 1933, ne fut publié qu’en 1980, et créé en marionnettes par Gérard Vivane en 2000.
(Voir Belgique, La Tentation de Saint Antoine.)