Marionnettiste, dramaturge et pédagogue tchèque. À l’origine, Erik Kolár était avocat mais avait été marionnettiste amateur pendant ses études et au milieu des années 20, il adhéra au groupe Loutkové divadlo Umělecké výchovy (Théâtre de marionnettes d’éducation artistique) à Prague, où il fut d’abord acteur. Dans les années 30, il devint metteur en scène et, influencé par les avant-gardes, il présenta plusieurs spectacles en collaboration avec l’artiste visuel Bohumil Buděšínský, apportant un air de nouveauté au théâtre de marionnettes par ses mises en scènes modernes, qui mettaient l’accent sur la puissance métaphorique de ce genre.

Pendant l’occupation allemande, il fut persécuté en raison de ses origines juives et fut déporté au camp de Terezín. Après la guerre, il abandonna son premier métier et se consacra entièrement à la marionnette, participant à la création des nouvelles compagnies professionnelles tchécoslovaques.

Comme dramaturge du Ústřední loutkové divadlo (Théâtre central de marionnettes, aujourd’hui Théâtre Divadlo Minor) à Prague, il réussit à convaincre les poètes Josef Kainar, Jan Vladislav, Ludvík Aškenazy, entre autres, de travailler avec lui et, comme metteur en scène, il collabora avec divers théâtres de marionnettes tchèques et slovaques. Sa mise en scène de Slavík (Le Rossignol, Prague, 1958, Bratislava, 1969) de František Pavlíček fut particulièrement remarquée.

En 1952, il fut l’un des cofondateurs du Département des marionnettes de l’Académie des Arts du spectacle, Divadelní fakulta Akademie múzických umění (voir DAMU) de Prague, qu’il dirigea de 1953 à 1962. Il se consacra alors surtout à ses activités pédagogiques, en particulier dans le domaine théorique. Il eut une influence notable sur les étudiants tchèques (et étrangers) non seulement par ses connaissances d’expert mais aussi par ses positions philosophiques.

En 1957, Erik Kolár devint membre du comité exécutif de l’UNIMA et comme juriste, il participa à l’élaboration de ses nouveaux statuts. En 1969, en raison de son opposition irréductible à l’intervention soviétique, il fut obligé de cesser toute activité officielle mais continua malgré cela à se consacrer au théâtre de marionnettes, par son travail de critique, sous divers pseudonymes, et d’écrivain. Ses vues esthétiques sont exposées dans Sto a jedna kapitola o režii loutkových her (101 chapitres sur la mise en scène de pièces de marionnettes, 1978).

(Voir République tchèque.)

Bibliographie

  • Česal, Miroslav. “Co nám přinesl Erik Kolár” [Ce qu’Erik Kolár nous apporta]. Československý loutkář [Le Marionnettiste tchécoslovaque]. Vol. 36, No. 8. Praha, 1986, p. 182.
  • Dubská, Alice. “Erik Kolár a české meziválečné loutkové divadlo” [Erik Kolár et le théâtre de marionnettes tchèque entre les deux guerres]. Loutkář [Le Marionnettiste]. No. 5, 1996, pp. 102-103.
  • Kryštofek, Oldřich. “Sedmiramenný svícen” [La Menorah]. Loutkář [Le Marionnettiste]. Vol. 46, No. 4, 1996, pp. 78-81; Nos. 8-9, pp. 204-206; No. 10, pp. 225-228.