Artiste allemand, auteur d’œuvres animées par des fils ou par des roues. Dans l’œuvre artistique très diverse de Harry Kramer, l’intérêt qu’il porta au théâtre mécanique constitua une transition entre la danse et le film, et le mena à esquisser, puis à réaliser de fragiles sculptures cinétiques à fils.

Entre 1953 et 1955, il créa à Paris des figures à fils nues sous forme de collages de matériaux ainsi que les premières figures sur roue destinées au programme des 13 Szenen (13 Scènes) produit pour la première fois à Berlin. Harry Kramer renonça à une mise en scène de type dramatique, présentant des études sur le mouvement dans des espaces scéniques noirs sur de la musique dite concrète (« Konkreter Musik »). Le second programme de spectacles Signale im Schatten (Signaux dans l’ombre, 1959) mit en scène des figures sur véhicules à roues, des appareils et sculptures mobiles et statiques, des zones de lumière et d’ombre, et de la musique électronique. Tout cela composa une sorte de ballet absurde d’objets tournant en rond sans jamais se rencontrer.

Avec ses figures à la mécanique précise, Kramer créa un cosmos obsédant, entre cauchemar et humour noir. Le recours au staccato dynamique des jeux de lumière le mena à la réalisation de courts métrages expérimentaux : Die Stadt (La Ville, 1956), Défense 58-24 (1957) et Die Schleuse (L’Écluse, 1961).

(Voir Allemagne.)

Bibliographie

  • Wilhardt Michael, ed. Ein Frisör aus Lingen. Harry Kramer [Un coiffeur de Lingen. Harry Kramer]. Freren: Luca Verlag, 1990.