Marionnettiste américain. Bil Baird découvrit les marionnettes lors d’un spectacle de Tony Sarg, dans l’Iowa en 1921. Ayant terminé ses études supérieures en 1926, il se rendit à Chicago puis à Paris. En 1928, il rejoignit la compagnie de Tony Sarg, où il resta cinq années. Les Baird Marionettes virent le jour en 1934. En 1937, Bil Baird créa les marionnettes à gaine des sept péchés capitaux pour le Docteur Faustus mis en scène par Orson Welles (voir Faust). Cora Eisenberg Burlar Baird (1912-1967) devint, en 1937, l’épouse et la partenaire artistique de Bil Baird.

Ses grandes marionnettes au dessin affirmé apparurent sur Broadway (Ziegfeld Follies, 1944 ; Nellie Bly, 1941 ; Flahooley, 1951 ; Baker Street, 1965), où Bil et sa femme Cora Baird (également marionnettiste) donnèrent leurs spectacles (Ali Baba, Man in the Moon L’Homme dans la Lune et Davy Jones Locker) sur des musiques et avec des chansons composées par les artistes les plus en vue. Baird créa plus de 3 000 marionnettes et plus de 400 publicités (dont Adventures in Telezonia pour une compagnie de téléphone). Parmi ses productions télévisées, il faut mentionner Life with Snarky Parker (1950), Whistling Wizard (1953), Babes in Toyland (1954), Peter and The Wolf with Art Carney (1958) et de nombreuses prestations pour l’Ed Sullivan Show et le Jack Paar Show (voir Télévision). Baird a également créé pour la télévision des marionnettes destinées à simuler le comportement des astronautes dans l’espace (1966-1971). En 1962, il fut envoyé par le département d’État (ministère des Affaires étrangères) en Inde, au Népal et en Afghanistan dans le cadre d’un programme d’échange grâce auquel Sergueï Obraztsov put venir aux États-Unis.

En 1964, la Baird Company se produisait à la Foire de New York. L’année suivante Bil Baird collabora, par le numéro du « Chevrier solitaire » à la comédie musicale The Sound of Music (La Mélodie du Bonheur, 1965) de Robert Wise (voir Cinéma). En 1967, un orchestre de Philadelphie lui commanda sa version de L’Histoire du Soldat d’Igor Stravinsky, qui fut reprise plusieurs fois dans les années quatre-vingt avec le concours de Bob Brown, Penny Jones, Pady Blackwood, et de Peter Baird (1952-2004), fils de Bil et Cora. Jerry Nelson, Leslee Asch, Marty Robinson travaillèrent tous pour Bil Baird avant de passer chez Jim Henson.

En 1967, Bil Baird ouvrit un théâtre de 193 places au 59, Barrow Street à New York, qui donna des représentations jusqu’en 1978. Frank Fazarkas, Carl Harms et Frank Sullivan faisaient alors partie de la compagnie. En décembre de la même année, Cora Baird, l’épouse de Bil, mourut.

Le succès de Bil Baird auprès de publics très divers s’explique par une apparente désinvolture masquant un perfectionnisme exigeant. Ses prestations télévisées ont inspiré nombre de jeunes marionnettistes. Il est l’auteur d’un ouvrage somptueusement illustré, The Art of the Puppet (L’Art de la Marionnette, New York, The MacMillan Company, 1965).

Bil Baird fut nommé membre d’honneur de l’UNIMA en 1980. Des mentions d’excellence (UNIMA-USA Citations of Excellence) furent décernées à des reprises de Davy Jones Locker et d’Alice in Wonderland (Alice au Pays des Merveilles).

Une importante collection des marionnettes de Bil Baird est conservée au Charles H. McNider Museum à Mason City (Iowa).

(Voir États-Unis d’Amérique.)

Bibliographie

  • Baird, Bil. The Art of the Puppet [L’Art de la Marionnette]. New York: The MacMillan Company, 1965.
  • Leet, Richard. Bil Baird. He Pulled Lots of Stings [Bil Baird. Il en a tiré, des Ficelles]. Mason City (IA): Charles H. MacNider Museum, 1988.